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Mon camino - Page 2

  • S2. Jour 18. Homo sapiens ?

    Cahors. 0km. Cumul : 363 km. 

    Lascaux, Roufignac, Cougnac, Chauvet, Cosquer… A la liste des plus fameuses « grottes  ornées » que je connais (version réelle ou fac-similé) il manquait celle du Pech Merle. Je ne pouvais manquer de la visiter dans ces jours de repos sur mon Camino à proximité de cet autre site exceptionnel. Et cela d’autant plus après ma récente lecture de la formidable BD d’Etienne Davodeau : « Le droit du sol ». Il y raconte sa traversée de la France à pied partant de Pech Merle, témoignage de l’art pariétal, jusqu’au site de Bure où l’on prépare un grand site d’enfouissement des déchets nucléaires. Voyage à pied d’une époque de l’humanité à une autre, et occasion de diverses réflexions sur l’évolution et sur les traces que nous laissons à nos descendants…

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  • S2. Jour 17. Immortel.

    Cahors. 0 km. Cumul : 363 km.

    Passer à Rocamadour, haut-lieu de pèlerinage et étape importante vers  Compostelle, constituait une variante sur ce second Camino. J’ai choisi de rester sur la voie principale entre Figeac et Cahors et d’inclure ce fameux site touristique dans mes jours de pause, bénéficiant de la voiture de mes anges gardiens. Cela dit le tourisme n’est pas de tout repos : 8 km hier, 10 aujourd’hui. Monter descendre jusqu’au sanctuaire à Rocamadour. Descendre monter dans le gouffre de Padirac.

    Je connaissais déjà ces deux sites remarquables. L’un culturel, l’autre naturel. Une construction voulue par l’homme, un décor  façonné par l’eau et le temps. Deux formes de beauté. On n’est pas obligé de choisir.

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  • S2. Jour 16. Une journée particulière.

    Cahors. 0 km. Cumul : 363 km.

    Changement radical. Grasse matinée en attendant l’arrivée des trois anges gardiens  venus me rejoindre sur mon chemin et première journée en mode touriste à Cahors. Une journée de repos fait partie du Chemin. Alors je la raconte aussi.

    Dès hier soir j’ai tout sorti du sac  et commencé une révision complète du contenu : ce qui est à laver, ce que je vais changer, ce que je vais laisser. Ne rien ajouter surtout.

    La principale interrogation porte encore sur les chaussures (un sujet décidément sans fin !).  N. m’a amené une paire neuve du modèle Anacapa de la marque Hoka, exactement les mêmes que celles que je porte depuis Le Puy, et qui étaient déjà usées. Les 363 km effectués ont ajouté leur effet sur les semelles beaucoup trop tendres. C’est le défaut de cette marque. Mais en même temps  ces chaussures se sont adaptées à mes pieds. Choisir les neuves c’est prendre le risque de déranger cet accord (fondamental) entre pied et chaussure. Voilà pourquoi je vais les porter pour ces jours de déambulation touristique. Je déciderai au dernier moment.

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  • S2. Jour 15. Histoires de Q.

    Lalbenque-Cahors 21 km. Cumul : 363 km.

    Me voici donc à Cahors, un jour plus tôt que prévu initialement. A quelques broutilles près je suis à mi-parcours et à mi-temps de la Voie du Puy (Via Podiensis) qui s’achèvera à St Jean Pied de Port.

    Premier contrat rempli. 15 jours c’est le temps qu’il faut pour « entrer » dans le Chemin, pour l’apprivoiser, l’accepter, pour commencer à le comprendre.

    Mon expérience du Camino 2023 m’a-t-elle servi ? Oui et non. Beaucoup de choses m’ont paru familières et j’ai retrouvé une ambiance et des situations que je connaissais mais le Chemin reste parfois déroutant et imprévisible notamment en ce qui concerne ses effets sur le corps. Pourquoi ces douleurs un jour et plus le lendemain ? Pourquoi ces difficultés d’un moment et ces élans d’un autre ? On tâtonne, on expérimente, on fait des essais. On ne maîtrise pas, il faut accepter notre ignorance tout en restant très attentif à tous les signaux envoyés.

    C’est une sacrée leçon d’humilité et chaque jour est un nouveau jour bien que les rituels quotidiens soient les mêmes et le but toujours identique. Sur le Camino on ne risque pas de « péter plus haut que son cul ». Il faudrait de toute façon pour cela, comme le rappelait Rabelais, « d’abord se trouer le dos « ! 

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  • S2.Jour 14. Pas increvable.

    Limogne en Quercy - Lalbenque 27 km. Cumul : 342 km.

    Ce devait être une journée tranquille, une étape de « transition » pour se rapprocher de Cahors, sans relief, juste avancer en bouffant du kilomètre.

    Ce fut le cas jusqu’à la pause sandwich à Bach, où je retrouvai Michel et Mariana. A partir de là, tout a basculé dans l’étape harassante. Après de longs chemins pierreux sous un soleil de mois d’août, je suis arrivé sur une route que je devais emprunter sur 6 km « hors GR » (et ça c’est terrible pour un cheminard) pour rejoindre le gîte réservé au dernier moment hier soir suite à mes nombreux changements de planning d’étapes. Je n’avais pas prêté attention à ce bonus kilométrique qui est tout sauf un détail. Michel et Mariana, eux, continuaient sur le GR (GR 65 que l’on suit depuis Le Puy et qui est la voie vers Compostelle).

    Mon étape se termina finalement au (long) bout de 27km, manquant d’eau, et absolument crevé après cette dernière portion bitumée épuisante au point que je me suis arrêté presque 30 mn à 2 kilomètres du but. Ça ne m’était jamais arrivé.

    Au gîte, où Éric était arrivé, deux bières d’affilée me ramenèrent à mon état à peu près normal.

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  • S2. Jour 13. Haut niveau.

    Gîte La Tounisse-Cajarc-Limogne en Quercy 26,5 km. Cumul : 315 km.

    J’ai d’abord retrouvé mon pas d’escargot, expérimenté l’an dernier. Arrivé à Cajarc (la ville du « schmilblick » de Coluche !), il n’était pas midi, j’ai bu un diabolo menthe et très vite je me suis demandé ce que j’allais faire tout l’après-midi. Alors en deux coups de tél j’ai modifié mes réservations de gîtes et… je suis reparti. Difficile, très difficile, pour un pèlerin, d’accepter l’immobilité. Donc encore un changement de programme. J’arriverai à Cahors un jour avant.

    De ce fait j’ai marché aux heures les plus chaudes. Soleil de feu, mi-avril. Mais je l’ai moins subi qu’hier.

    Je me suis mis en mode « éco » et j’ai bien avancé sur ces chemins maintenant calcaire qui ressemblent à ceux de ma Provence. Dans ce coin, toujours autant de maisons anciennes superbement retapées, fleuries à  profusion, et qui sentent bon les enfances et vacances heureuses.

    Bonne surprise ensuite à un « arrêt pèlerin » (abri en pierres, tables, chaises, point d’eau et… poubelle) : je retrouve Mariana et Michel. On repart ensemble. Je suis de nouveau en forme. J’avais de toute évidence encore besoin de compagnie. En marchant on parle croyances et spiritualités avec Mariana.

    Mais il ne faut pas croire que l’on n’aborde sur ce chemin que des sujets « sérieux » à haute valeur intellectuelle.

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  • S2. Jour 12. Up and down.

    Figeac-Gîte La Tounisse 25,5 km. Cumul : 288,5 km.

    Mariana est d’origine ukrainienne. J’ai longuement parlé avec cette pèlerine avant le repas. Elle a 40 ans. Elle pense que le conflit avec la Russie devrait s’arrêter, que cette guerre dure pour de mauvaises raisons, que les deux peuples sont manipulés. Ce soir un groupe de cavalières est arrivé au gîte. L’une est d’origine russe. Maintenant après le repas j’entends ces deux jeunes femmes bavarder dans la chambre. Elles parlent de tout, posément, elles rient. Toutes  les deux sont mariées à des Français.

    Je les entends se raconter avec entrain leurs vies, se raconter leur histoire d’amour, leurs familles,  et je ne peux m’empêcher de superposer cette rencontre  aux images de la guerre. 

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  • S2. Jour 11. Respect.

    Livinhac-Figeac 24,5 km. Cumul : 263 km.

    « Tous les matins nous prenons le chemin, /Tous les matins nous allons plus loin. /Jour après jour, St Jacques nous appelle,/C’est la voix de Compostelle./ Ultreïa ! Ultreïa ! /E suseia Deus adjuva nos ! »

    C’est le premier couplet et refrain du Chant des Pèlerins de Compostelle, popularisé par Jean-Claude Benazet en 1989 sur cette voie Podiensis (voir du Puy) que je parcours depuis 11 jours maintenant. Le terme « Ultreia «  que j’ai déjà plusieurs fois utilisé dans ces chroniques, est un terme attribué aux pèlerins du Moyen-Age et signifiant « en avant, plus loin, dans la joie ». On le complète souvent par « suseia » pour dire « plus haut, au-dessus ». On retrouve bien sûr dans ces deux termes l’association de l’horizontalité (la marche) et de la verticalité (la spiritualité). Tout cela avec l’aide de Dieu : « Deus adjuva nos ».

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  • S2. Jour 10. Info ou intox ?

    Conques-Livinhac le Haut 25 km. Cumul : 238,5 km. 

    L’an passé lors de mon premier Camino une coccinelle était venue se poser longuement sur une souche pendant que je pique-niquais à la halte de mi-étape.

    Cela lui avait valu un haïku.

    Aujourd’hui une coccinelle est venue méditer sur une de mes chaussettes jetées dans l’herbe à la pause déjeuner où j’aère mes orteils. Je lui offre à elle aussi volontiers le haïku du jour. C’est ce genre de chose qui fait l’évènement pendant un Camino. On est loin de la télé et des infos… Je n’oublie pas cependant qu’on la surnomme, selon une légende, une « bête à Bon Dieu ». Si c’est lui qui s’est posé sur ma chaussette qui sèche après la souche sèche, c’est une autre sorte d’info ! 

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  • S2. Jour 9. L’art de la simplicité.

    Massip-Conques 24 km. Cumul : 213,5 km.

    Breton, irlandais, islandais. Dites comme vous voulez pour définir le temps qui nous a accompagnés toute la journée : alternance incessante d’averses, parfois violentes, et de belles éclaircies. La campagne (toujours aveyronnaise) est très verte, très fleurie.

    Toujours à quatre, solidaires comme de vrais mousquetaires, nous avons adopté pour cette étape moyenne (24 km) un rythme de croisière du type « basse consommation ». J’ai vraiment l’impression de n’avoir jamais forcé. C’est très agréable. Les douleurs m’oublient. Ce n’est pas le cas pour Pierre-Alain et Éric qui continuent d’être à la peine. Ce Chemin est impitoyable.

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  • S2. Jour 8. Point de vue.

    Espalion - Massip 26 km. Cumul : 189,5 km.

    Lucie vient de Namur, en Belgique. Cette jeune femme est partie à pied de chez elle en janvier et compte bien aller à Santiago. Elle marche en sandales, sans chaussettes, et s’en trouve très bien.

    Éric, un de mes compagnons du moment, souffre depuis plusieurs jours du métatarse. La faute à des chaussures montantes, trop rigides. Je lui ai conseillé de prendre ses sandales qu’il porte dans son sac pour le soir. Après une première journée il a déjà moins mal.

    Et moi ? demanderont  peut-être ceux celles qui ont suivi mon premier Camino intégralement en mode sandales et dont ce fut un sujet récurrent ? J’en reparlerai un peu plus tard pour expliquer pourquoi je n’ai pas fait ce choix au départ cette fois.

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  • S2. Jour 7. Bob.

    St Chely d’Aubrac - Espalion 26 km. Cumul : 163,5 km.

    Pour rester quelques étapes de plus avec le quatuor que le hasard du Chemin a formé, j’ai modifié mon plan de marche. Ainsi aujourd’hui au lieu de St Côme d’Olt (16 kilomètres) j’ai poussé  avec mes compagnons jusqu’à Espalion (26 kilomètres)

    La différence n’est pas minime. Surtout que le Chemin n’a pas cessé de monter et descendre. Une bonne grosse étape, diront les pèlerins, qui me laisse un peu las ce soir. Déjà une semaine de marche.

     

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  • S2. Jour 6. Yvresse.

    Nasbinals-St Chély d’Aubrac 17,5 km. Cumul : 137,5 km. 

    C’est comme ça que je voulais ce second Camino. Sur les vastes pâtures d’Aubrac ce matin j’ai littéralement voltigé, ivre d’espace, ivre de vent, ivre de ces drailles et de ces chemins déjà foulés en randonneur et que je retrouve en pèlerin. J’ai bondi d’ornière en ornière, de pierre en pierre, j’ai traversé sans une hésitation les sentes boueuses et la tourbe gorgée d’eau. Jojo et Jaja (1) dans une seule main, comme un pèlerin d’antan ou comme un berger. J’étais tellement bien que j’ai dit des prières.

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  • S2. Jour 5. À blocs.

    Aumont Aubrac - Nasbinals 25 km. Cumul : 120 km.

    Margeride, Aubrac… La Lozère m’a offert aujourd’hui quelques uns de ses plus beaux paysages. Bosquets d’arbres ou bois vite traversés pour ressortir au milieu de champs délimités par des murets  de pierres,  rivières qui ondulent comme ondule le relief ponctué chaotiquement de gros blocs de granit, comme tombés du ciel. Quelque chose de brut sans brutalité, de sauvage sans sauvagerie.

    J’ai assurément vécu aujourd’hui l’une de mes plus belles étapes sur les voies de Compostelle.

     

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  • S2. Jour 4. Multiples joies.

    Le Sauvage-Aumont Aubrac 29,5 km. Cumul : 95 km.

    Parmi mes récents compagnons de Chemin auxquels j’offre ce soir l’apéro, Pierre-Alain, le réunionnais, m’apprend qu’ils disent chez eux « la tremblade ». C’est donc mon anniversaire de « tremblade » que je célèbre : Mister P. a 7 ans  aujourd’hui.

    Et j’ai la chance, en ce 4/04/2024 (chiffre magique?) de fêter ça en Lozère, pays de mes parents, de mes ancêtres, terre de mes racines.

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  • S2. Jour 3. La battante.

    Saugues - Le Sauvage 20km. Cumul : 65,5km.

    On n’y échappe pas. Un misanthrope ne fera jamais le Chemin de Compostelle. On doit accepter une part de socialisation.

    Cette année mes premiers compagnons du Chemin s’appellent Frédéric (de Voiron), Pierre-Alain (de La Réunion), Jean-Luc (du Havre). Et puis Pierre, un éducateur de Rennes qui accompagne Enzo, 15 ans, dans le cadre d’une « rupture » pour le sortir provisoirement d’une prison pour mineurs.

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  • S2. Jour 2. Marcher en l’air.

    Saint Privat - Saugues 21 km. Cumul : 45,5 km.

    Je ne m’intéresse jamais au dénivelé d’une étape de Compostelle. Je pars du principe que s’il faut monter je monterai. J’en ai gravi des pentes, et des rudasses, un peu partout. Je vais pas me laisser embêter par des pentounettes ! Ça ira bien. Alors parfois évidemment j’ai des surprises. Aujourd’hui un bon 600m D+ sur 4 km dans les bois après Monistrol d’Allier a rendu un peu « bavante » (jargon de spécialiste) cette étape plutôt courte (20km annoncé) qui m’a mené dans la petite ville de Saugues où je suis hébergé au Gîte Communal, et où j’ai bu ma première bière sur ce parcours.

    Ce matin j’ai découvert une petite merveille de chapelle au hameau de Rochegudes. Posée sur un rocher au bord du vide, fièrement affublée de deux cloches, elle m’a tout de suite séduit. On y entre par une petite porte sur le côté. A peine 30m2 (estimation), le rocher affleurant le sol, trois bancs, un petit autel, un crucifix sculpture moderne façon Giacometti, un vitrail avec motif coquille, chemin, et pèlerin. Trois fois rien. Et le grand Tout. Quel magnifique cocon pour l’âme  ! Quel minuscule temple pour la prière ! Décidément je préfère de beaucoup les chapelles aux cathédrales ! Question de taille, de simplicité, d’intimité avec l’esprit. On pourrait ici parler de « sobriété spirituelle ». Et ça me va bien.

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  • S2. Jour 1. Commencer.

    Le Puy en Velay - Saint Privat d’Allier 24,5 km

    Dans la cathédrale du Puy, après la messe et la bénédiction des pèlerins, à   7h30 du matin, on bascule un peu dans Indiana Jones. Au milieu de l’allée centrale, sur l’ordre du prêtre une grille sort du sol et une autre s’ouvre pour donner accès à des marches qui mènent  directement au parvis sous les voûtes extérieures en haut du grand escalier, dominant les toits de la ville basse.

    Émotion garantie. C’est par là que les pèlerins sont invités à commencer leur Chemin, au cœur de la cathédrale.

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  • J-1.Demain, dès l’aube…

    J’ai trié et sauvegardé les photos numériques des deux dernières années dont évidemment celles de mon premier Compostelle , j’ai recopié tous les haïkus du Camino Saison 1 dans un beau carnet en cuir, j’ai préparé ma déclaration d’impôts, j’ai effacé les « événements » passés de mon calendrier électronique et reporté à plus tard ceux qui doivent l’être, j’ai rangé mon bureau physique et le bureau de mon ordi, j’ai passé une délicieuse soirée avec mes amis Arpenteurs, j’ai fini de lire les livres en cours, j’ai programmé l’arrosage du jardin si nécessaire, j’ai éteint la chaudière, je suis allé chez le coiffeur, j’ai rasé ma barbe, j’ai acheté des croquettes pour la chatte, j’ai pesé mon sac à dos pour la vingtième fois, j’ai passé une magnifique journée surprise avec fillottes et petitous  à Forcalquier… Bref : je peux m’en aller.

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