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S2. Jour 34. C’est fou.

Aroue-Ostabat 25 km. Cumul : 764 km.

L’Euzkadi c’est pas le plat pays ! Toute la journée nous avons affronté des raidillons voire de longues montées et autant de descentes. Les rondeurs du Pays Basque sont superbes à contempler, mais dures à arpenter.

J’ai gravi ces côtes en compagnie de Jean et Christophe, deux excellents marcheurs. Christophe m’a bluffé, je dois l’avouer. C’est assez rare que je lâche prise dans une montée. Il arrive vraiment à maintenir un rythme d’enfer, avec un physique pourtant pas formaté sportif. Une belle leçon, C’est aussi un fan de toutes les sortes de musique. On s’échange des noms de musiciens. Il ne connaissait pas Sofiane Pavart. Il a beaucoup aimé.

Tous les trois, puis rejoints par d’autres pèlerins, nous avons pausé pour déjeuner après déjà 20 km parcourus à La Chapelle de Soyarza et son extraordinaire panorama.

Demain j’arrive à Saint Jean Pied de Port. Nous sommes passés aussi aujourd’hui près de la stèle marquant le carrefour et la réunion de 3 des 4 voies françaises principales : Le Puy, Vezelay, Tours. La 4 e c’est bien sûr Arles, celle de mon Camino 1, et qui ne passe pas ici.

Confluence et fin de ces 3 voies, mais aussi début du Chemin pour l’immense majorité des étrangers, je sais que St Jean est totalement submergé de pèlerins. Je ne serai pas surpris d’y trouver foule. A moi de savoir conserver mon calme intérieur qui normalement ne doit pas être ébranlé par si peu.

Presque 800 km, 32 jours de marche, c’est déjà pas mal. Pour beaucoup c’est un objectif final, y compris pour les très nombreux « tronçonneurs » qui « font » Compostelle au rythme de une semaine ou deux chaque année.

Dans tous les cas je réalise la somme d’efforts que cela représente.

Pourtant j’ai parfois tendance à minimiser l’entreprise. Peut-être parce que je ne côtoie depuis un mois que des marcheurs et marcheuses engagé(e)s dans des projets similaires, proches, parfois même encore plus ambitieux.

Il y a tant de personnes qui se lancent sur ces chemins ! Ce ne doit donc pas être si difficile !

Enchaîner les journées de 25 km en moyenne ? Fastoche.

Sur mon lit où ce soir encore j’ai déballé mon sac minimaliste et étalé mes petites affaires  je regarde la carte d’ensemble de la Voie du Puy et tous les tampons qui remplissent déjà une face entière de mon Crédential (le passeport du pèlerin). En un mois j’ai donc traversé tout ce territoire à pied ? Depuis un mois, j’ai donc dormi chaque nuit dans un endroit différent ?

Je ne sais pas si c’est fastoche ou pas mais c’est fascinant. Et malgré tous les efforts qui parfois finissent par peser en fin de journée, on repart le lendemain et on songe déjà  en marchant à nos prochains Caminos… C’est fou.

…………….   
Ce hanneton pressé

S’il était pèlerin

N’irait pas bien loin 

 

Commentaires

  • Bravo ! Pas si fastoche ! C’est déjà un exploit !
    Saint Jean Pied de Porc est beau ! Bondé, touristique mais beau !
    Bises !

  • D'ici, en train de lire le "jornalet" avec les pieds dans mes pantoufles, je me dis : Quand même, il arrive déjà à la frontière...quel beau parcours il nous donne avec son lot quotidien de rencontres, parfois de doutes, souvent de joies...Ce chemin est à la fois beau, mais rude aussi. Et là, je vois un livre dans ma bibliothèque, celui de Jean-Pierre Chabrol et Claude Marti sur une autre lutte, celle des viticulteurs du Languedoc dans les années 1975 et dont le titre te va si bien, Yves : "Caminarèm" ! (nous cheminerons).
    Potons occitans

  • coucou Yves, Nous te suivons toujours sur ce Camino, nous te lisons chaque jour, et aimons ce que tu fais. bonne continuation, Bises Yves !

  • Bonjour Yves,
    Et 34 jours plus tard... mais pas encore trop tard...Trop ravie de te retrouver dans ta deuxième édition du Camino, et de dévorer tes écrits et témoignages truculents au quotidien.
    Oui, 'C'est fou' ce que tu réalises...
    Désormais, en tant que 'tronconneuse' ( ça m'a 'sciée' cette expression !) j'te suis , te comprends et n'te lâche plus .

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