Grandas de Salimes-A Fonsagrada 27 km. Cumul :1010 km.
Il n’y a pas eu de photo au km1000 (depuis Le Puy). Pas question de sortir mon téléphone protégé par un sac en plastique dans la poche de ma veste Goretex. Car aujourd’hui il ne s’agissait plus de la pluie fine et intermittente des jours précédents mais bien d’un arrosage constant de force 7/8 sur une échelle de 10. Plus moyen de goûter comme hier l’ondée romantique. L’urgence était de rendre cette étape supportable.
Décision fut prise, très rapidement, de rester sur la route pour relier A Fonsagranda. Cela nous coûtait 2km de plus mais nous évitait les chemins plein d’eau et la marche dans la boue. Il faut parfois se résoudre à ce genre de changement. Résultat sous cette pluie vraiment battante nous avons fait 27 km sur la route et d’une seule traite !
Emmanuel parti en avant a trouvé un bar au col El Acebo (1050m) que nous (les 3 autres Beatles) n’avons pas vu. Il nous a donc vainement attendus puis a pris un taxi comme l’ont fait de toute évidence de très nombreux pèlerins qui étaient déjà au gîte à notre arrivée, et plus frais que nous… Cela ajoute un peu de fierté d’avoir supporté cette étape rendue très difficile. Mais demain la question va sûrement se reposer. Subirons-nous une autre journée de ce type ? Jusqu’où pousser les limites de l’acceptabilité sur le Camino ? A chacun sa réponse. Le débat, même au sein de notre petite « famille » du Chemin, risque d’être vif.
Bien sûr vous vous doutez bien qu’aujourdhui Félix, mon parapluie, a joué un rôle essentiel. Il fallait voir, en plus, comment Jojo et Jaja (mes bâtons de marche, pour ceux qui ne le sauraient pas encore) se serraient dans ma main contre le manche incliné de Félix pendant que mon autre main les tenait plaqués sur moi, un peu comme les soldats portent parfois leur arme contre leur poitrine.
C’est donc ainsi que j’ai avancé, protégé des grosses gouttes d’une pluie devenue mauvaise. Mes doigts étaient engourdis par le froid et l’humidité et je risquais à tout moment de lâcher mon précieux protecteur. Ce n’est arrivé qu’une fois. Félix, pris dans un coup de vent, a roulé au milieu de la route. Pas de voiture à ce moment. Ouf !
Autres conséquences de cette journée redoutable : pour la première fois, mes chaussures ont pris l’eau. Et la pause pipi fut compliquée, comme vous pouvez l’imaginer.
Bref, quelle journée épique !
Même dans la chambrée nous avons du mal à nous réchauffer. Nous avons pu heureusement faire sécher les vêtements en machine.
Comme je n’avais aucune photo pour cette chronique (pas même le panneau signalant notre entrée en Galice) il m’a semblé logique et mérité de rendre hommage à Félix. Je l’ai posé par terre, sans manière, au fond du dortoir. Dans cette posture je trouve qu’il ressemble à Batman. Je lui ai dit. Il s’est marré. Ce sera peut-être son surnom : Batman. Le Camino, ça rend dingue ! Faut dire aussi, que j’ai 1000 km dans les gambettes… et dans la tête !
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La pluie n’est plus aimable
Mais je refuse
De la détester
Commentaires
Ouf ! Félix a tenu le coup ! Il aura peut-être encore une étape à faire demain....en tout cas bravo pour le passage des 1000 km sous la pluie !
Souvenirs de pluie l’N passé; sans vent ça passe , s’il y a du vent c’est dur à supporter.
Bravo pour les 1000!
Forza !
tu as une force incontestée ! bravo Yves, et en ce 19 mai, nous te souhaitons une bonne fête, et souhaitons également que les élèments ne se déchaînent pas aussi fort qu'hier ! bonne continuation et gros bisous Yves !!
Encore et encore bravo pour ces 1000 kms dépassés!
J’espère que la météo de ce week end de Pentecôte sera plus clémente.
Bon dimanche Yves
Merci Félix pour avoir su garder Yves. Et bravo à toi pour ces 1000 km!
Merci Félix pour avoir su garder Yves. Et bravo à toi pour ces 1000 km!