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S2. jour 29. Les souliers de Van Gogh.

Aire-sur-L’Adour -Pimbo 25,5 km. Cumul : 645 km.

Ça devait arriver un jour ou l’autre.

Ce matin je n’ai donc pas réussi à rendre ma copie achevée à temps (voir jour 28). Je me suis toujours donné 10h (matin) comme dernière limite. Moi le prof je me sens comme un élève pris en défaut, n’ayant pas su gérer le temps de l’épreuve. Où ai-je fauté ? Hier aprem après la douche je suis retourné boire un coup près du pont sur l’Adour avec Claire et Rémi, de Nouvelle Calédonie, qui terminent ici leur partie de Chemin. A 19h repas collectif au gîte. De retour sir le lit de ma chambrette solo je pique du nez sur le tél en essayant d’écrire. J’ai fait près de 30 km il est vrai. Et j’ai bu deux verres de vin rouge au repas.

J’oublie de mettre l’alarme pour me réveiller  plus tôt et rédiger la chronique avant de me lever. 7h30 Petit dej. 8h je commence à écrire. Mais j’ai 26 km à faire. Trop pressé. Mauvais boulot. J’arrête d’écrire  et décolle du gîte. Désolé.

Il faut savoir que cet exercice quotidien nécessite tout de même, sachez-le chers lecteurs-trices, entre 1 et 2h pour rédiger puis mettre en forme sur le blog.

Me voici  à cet instant plus détendu pour écrire dans le gîte communal (donc basique mais clean) de Pimbo, après une étape en compagnie de Claudine et Jean-Michel (un couple de Cahors) puis de Christophe (première conversation). J’ai pas vu passer les kilomètres aujourd’hui. C’est étonnant.

A Miramont Sensacq (la toponymie française est parfois étonnante) arrêt providentiel chez un boulanger … retraité qui ne fait du pain qu’un jour sur deux. Manque de bol : pas le lundi. Mais il me sert une assiette de charcuterie locale, fromage, verre de vin de Gascogne landaise. Il a plaisir à me montrer le four à bois où il cuit son pain bio. Au mur, Il me montre le diplôme de boulanger de son arrière grand-père. C’est une de ces rencontres que seul le Camino permet. Notre échange n’aurait peut-être pas été le même en mode touriste.

A part ça … je ne veux pas trop m’attarder en revenant sur le sujet des chaussures sauf à dire que la photo de cette chronique inachevée d’hier (jour 27) me fait penser  aux tableaux de « Souliers » de Van Gogh. Rien que ça ! J’explique. Ce sont mes chaussures en l’état actuel, sales, boueuses, usées, déformées, ridées, mais elles sont l’image de toutes les chaussures qui ont « vécu ». Elles racontent mon histoire de cheminant mais elles peuvent raconter l’histoire de toutes les chaussures de marcheurs au long cours. Devant le tableau de Van Gogh le critique George Steiner disait : «  Ce sont les souliers  les plus souliers de tous les souliers ». L’art, c’est la capacité d’exprimer du général à partir du particulier. Ces « Hoka » photographiées sans apprêt sur un trottoir grisâtre , devant l’entrée du gîte, ce sont tous les efforts de tous les pèlerins, leurs milliers et milliers de pas, sur tous les chemins. J’avais un peu d’hésitation à mettre cette image. Finalement j’en suis très content.

Et en plus je finis cette chronique à 18h30. Je peux aller manger l’esprit léger, fier du travail accompli, du contrat quotidien rempli, et fier de tout le chemin parcouru avec mes chaussures…

………….     

Des nains de jardin

Au bord du chemin

Voient passer le pèlerin

(Photo sur Instagram @mon_camino)

 

 

 

Commentaires

  • C’était ici les sabots de Van Gogh! Bises de Hollande

  • Tes chroniques sont très variées , c’est un vrai plaisir . Et donc tu as mangé charcuterie et fromage sans pain ?

  • "Moi mes souliers ont jeaucoup voyagés
    Ils m'ont portés de l'école à la guerre
    J'ai traversé sur mes souliers ferrés
    Le monde et sa misère
    ........"
    Félix Leclerc

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