Je n'avais initialement rien prévu pour mon retour. Je pensais utiliser bus et trains ou covoiturage. Mais je ne pouvais pas refuser de revenir en même temps que l'aimante qui avait, en plus, organisé une fête le dimanche. J'étais depuis 75 jours plutôt fier de mon bilan carbone (malgré quelques flatulences nécessaires). Un vol en avion low-cost, sur une telle distance, et un appareil même pas rempli, ternissait bien sûr cette performance. Mais je devais l'accepter. Et puis faire en deux heures ce que j'avais fait en deux mois et demi permettait de prendre conscience encore plus de tout ce qui sépare ces deux relations au monde, à l'espace, à la terre, au temps. Il faut savoir faire leçon de ce qui nous navre.
En revanche il y avait un problème majeur auquel je n'avais pas pensé : Jojo et Jaja ne pouvaient pas venir en cabine avec nous qui n'avions pas de bagage en soute ! Allais-je les abandonner là, à Santiago, comme je l'avais fait de mes premières sandales ? Vous vous doutez bien que non... A la Poste du quartier ils sont gentiment partis dans un carton adéquat pour colis direction Aix-en-Provence. Ouf, sauvés !