Pimbo-Uzan 24km. Cumul : 669km.
Il est 15h30. Je viens d’arriver à Uzan et j’attends mon ami Ben qui va m’accueillir chez lui ce soir. L’an passé il m’avait déjà hébergé. La Voie d’Arles passe à Pau où il habite. La Voie du Puy passe un peu plus au nord du département des Pyrénées Atlantique. Il doit donc venir me chercher en voiture.
C’est vraiment sympa. Ben est un ancien collègue prof d’anglais exilé dans le Béarn près de sa belle-famille. C’est aussi un pote du foot et ce soir je suis à peu près sûr que nous allons regarder Bayern-Réal en demie finale de la Champions ligue.
Ben est hyper prévenant et bienveillant avec moi. Il me gâte. C’est tout de même incroyable de pouvoir faire étape chez lui un an après alors que je suis sur un autre Camino ! Génial de pouvoir être à ce rendez-vous fixé il y a longtemps. Ben est un lecteur fidèle de ce blog et il me dit : « Ça me fait drôle. J’ai l’impression de rentrer dans un feuilleton. » Ben oui, mon Ben, tu es un personnage du Camino ! Et surtout un super pote…
Je me rends compte à quel point cette année j’ai besoin de réconfort. Peut-être même de confort tout simplement. Est-ce dire que je n’ai plus le goût de l’aventure, qui est le contraire du confort ? J’aviserai après ce second Camino. Si tout va bien : dans un mois.
Pour l’instant il faut continuer. J’ai passé presque toute l’étape avec Christian, un niçois avec lequel j’avais eu hier soir au gîte pendant le repas un échange un peu électrique. Mister P. n’est pas toujours assez décontracté en ce moment. Tous les kilomètres passés ensemble aujourd’hui nous ont rapprochés. Il a sa part de drame dans sa vie, ce qui le pousse en partie vers Compostelle. Mister P. s’est excusé et s’est un peu confié sur son labyrinthe intérieur.
On s’est fait du bien mutuellement.
C’est naturel sur le Chemin. On remarchera ensemble probablement.