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S2. Jour 35. Ensemble.

Ostabat-Saint Jean Pied de Port 23 km. Cumul : 787 km.

Il fallait que ça arrive. J’ai oublié Jojo et Jaja en partant du gîte. Cela m’était arrivé aussi l’an dernier en Espagne. Je m’en suis heureusement aperçu assez vite. Ouf ! Cela m’a coûté un petit kilomètre de plus.

Plus tard, alors que je marchais très mollement en ce début de journée, je me suis rendu compte que j’avais oublié… ma gourde ! C’était un démarrage  décidément très vaseux  ! Trop tard pour revenir en arrière, objet sans valeur financière ni « affective ». Tant pis.

J’arrive à une « pose café » (écrit ainsi sur une petite pancarte). Je m’avance vers les bancs en bois. Sur la table : une petite bouteille d’eau presque pleine. Merci le Chemin !

Je bois un café réchauffé, je pille le petit sucrier. Ça va mieux. Je repars d’un bon pas.

Plus loin je tague (ive) une pierre plate que je pose avec d’autres pierres sur une petite borne. J’envoie un message à Pierre (décidément !)  pour que Enzo la trouve quand ils passeront et qu’il la garde en souvenir… s’il le veut.

Je ne m’arrête pas. J’ai pourtant dans le sac un sandwich fromage-jambon (de Bayonne). Je résiste. Je veux arriver tôt à Saint Jean.

Je retrouve deux filles déjà croisées dans  plusieurs gîtes. Je leur confie mon état de fatigue matinal. Elles me proposent des pastilles de Dextrose. Ok. Je repars encore plus vaillant. 

Je rejoins ainsi un gros groupe de tous ceux que je côtoie depuis plusieurs semaines, tout en étant toujours resté un peu en retrait, en marge. J’arrive avec eux à Saint Jean. Photos multiples et déconnantes devant la « porte des pèlerins ». Champ du pèlerin à tue-tête. Ultreia ! Ultreia ! On y est arrivé ! J’avoue que je suis content de fêter ça avec ce petit groupe très en verve. On fait ensuite la queue au Bureau des Pèlerins, pour faire tamponner la crédenciale et obtenir divers renseignements pour la suite.

Comme prévu il y a beaucoup de monde dans la petite ville. On décide de réserver un restau pour le soir.

On refait la queue pour le check-in au gîte. C’est une autre perception du Camino. Il faut en accepter ces quelques désagréments.

Je me retrouve avec le groupe de joyeux drilles dans le même dortoir.

Au restau, et après quelques bières, l’ambiance est très festive surtout autour d’Alain le quebecquois qui achève son chemin et repart demain.

Voilà encore un récit bien ordinaire pour les lecteurs lectrices de ce blog. 

Mais j’allais oublier un moment plus particulier. Rattrapé ce matin par un troupeau de moutons guidé par un jeune garçon, marchant en tenant mes bâtons dans une seule main, je me suis pris un instant pour un vrai berger. J’aurais pu méditer sur la puissante symbolique du troupeau et du guide, sur notre manière d’être des moutons et sur les différentes sortes de bergers. Mais je n’étais pas de cette humeur intellectuelle à ce moment là. J’ai simplement pensé à mon père dans les champs pentus de son village de Raspaillac, en Lozère. C’est  avec lui, avec mes chers disparus, et avec toute ma petite tribu, que j’ai terminé aujourd’hui la Via Podiensis. C’est aussi grâce à eux que je suis là. Je ne les oublie pas.

…………….

Chaleur revenue

Les lézards font des sprints

En traversant la route

 

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