Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

S2. Jour 25. Écrire or not écrire ?

La Romieu-Larresingle 21km.Cumul : 540km.

Je touche peut-être les limites de l’exercice et du projet. Je ne sais pas si je vais continuer à pouvoir écrire. Je suis dans un état que je n’aurais jamais pu imaginer il y a encore seulement quelques jours.

Je repense à mes extases de joie pure sur l’Aubrac. Que s’est-il passé ? Comment est-ce possible alors que mon corps supporte très bien l’addition des jours de marche ? Alors que mes talons douloureux qui m’ont taraudé pendant le premier camino sont redevenus presque indolores ? Que se passe-t-il pour que, pour la première fois en 100 jours (si je cumule les deux Caminos) je songe à ne pas écrire cette chronique ?

Que se passe-t-il pour que je l’écrive finalement au milieu de la nuit (et que je l’antidate pour qu’elle soit d’hier soir) ? Pourquoi suis-je si mal alors que j’étais si bien ? Pourquoi là, dans le grand lit confortable d’une chambre presque luxueuse d’une auberge aux portes de la petite cité fortifiée de Larressingle ?

Bref, pourquoi tout craque alors que je vivais pleinement ce second camino ?

Oui, je touche les limites. Parce que je ne veux pas faire de ce blog un étalage de mes difficultés et que pourtant je voudrais rester sincère.

Je m’interroge sur le bien-fondé de ce récit quotidien et des limites de ce que je peux y exprimer.

Question plus globale et pas nouvelle de l’écriture « du moi »… Oui, très ancienne question posée par la littérature qui a son auteur pour sujet. Que faire ? Oser l’impudeur de tout dire ? Taire les zones d’ombre ? Ce n’est pas la première fois que l’écriture me mène vers de telles questions.

Aujourd’hui, là, si j’écris encore, c’est parce que l’écriture et la marche sont depuis le début intimement liées dans mes Caminos.

Si j’arrête d’écrire je crains d’arrêter de marcher. C’est un moteur essentiel. C’est ainsi.

A part ça… hier à Condom, photo devant les statues des quatre mousquetaires. C’est aussi là que j’ai quitté Pierre et Enzo. Hug serré avec Enzo surpris et pas habitué. Je lui ai dit à l’oreille : « Ne laisse pas passer cette chance ».

Et voilà que je culpabilise même de vous dire tout cela. Je ne culpabilisais pourtant pas quand je vous parlais des fleurs ou des petites chapelles ou de toutes les grâces du Chemin !

Que dois-je faire ? Me taire un moment ? Laisser passer quelques jours ?

En attendant je vous offre encore un escargot. Oui, rappelez-vous, dans la chronique précédente, cet animal qui « ne peut pas reculer »…

……………………

L’escargot

Toujours intrépide

Mon héros

 

 

 

 

Commentaires

  • Courage Yves, tes ecrits nous charment!

  • Les hauts et les bas, c'est la vie .....Continue à écrire Yves ! Toutes tes aventures sont intéressantes. Sinon, nous nous ferons du souci et nous serons tous obligés de te déranger pour avoir des nouvelles par téléphone....mais si j'ai bien lu un de tes récits, c'est peut-être ce que tu souhaites.....

  • Tu feras comme tu voudras Yves , comme tu pourras . Mais tes écrits c’est toi , c’est ta marque, tes Camino.
    Peut-être être qu’un haiku, ou deux, ou trois, le temps de voir., au rythme de l’escargot. Tes tags sont déjà des écrits !
    Courage, tous mes encouragements
    Bises

  • Cher Yves, ton écriture est toujours aussi fluide , agréable à lire et témoigne de la puissance de l'esprit, continue à nous montrer le chemin !

  • Fais comme tu le sens... tu sais combien on aime te lire. Mais si tu as besoin d'une pause, prends la. Courage, le moral reviendra c'est sûr ! Avec tous nos encouragements et notre affection

  • Fais comme tu le sens... tu sais combien on aime te lire. Mais si tu as besoin d'une pause, prends la. Courage, le moral reviendra c'est sûr ! Avec tous nos encouragements et notre affection

  • Peut-être continuer à écrire sous la même forme, de jour en jour, en s'adressant à nous, mais en gardant pour vous, au moins pour un temps, ces pages. Ce serait comme une pause silence qu'on respecterait, qui vous permettrait d'aller plus loin encore. Et puis, plus tard, dans 2 jours, 2 semaines ou plus tard encore, en dévoiler tout ou partie.
    Et pour ne pas inquiéter les amis et les suiveurs de ce camino dont je suis, publier chaque jour juste une photo ou un mot...
    De tout coeur avec vous

  • Bonjour Yves,
    Tes si beaux récits nous portent et nous permettent d’être en communion avec toi,
    ce chemin que tu poursuis avec tant de courage force l’admiration.
    Mon mari qui ne te connaît pas est également attentif à la lecture de tes chroniques et te souhaitons ensemble bon courage.
    Bravo Yves pour ce que tu fais

  • L'escargot ne peut pas reculer, il ne peut pas écrire non plus. A-t-il des pensées lorsqu'il visque son chemin ?
    Tes réflexions sur ton camino nous font à notre tour réfléchir et nous enrichissent aussi de ton expérience.
    Les anecdotes nous surprennent et tes recits nous font vivre un peu ce que nous ne pourrons faire. C'est un peu le rôle de l'écrivain, non ?
    C'est aussi ta liberté de ne pas écrire et d'avancer comme l'escargot, sans reculer mais dans tes réflexions.
    En tout cas, nous t'accompagnons de nos pensées affectueuses.

  • Un peu de blues , c’est tellement normal !. Tu ne nous vois pas mais on est des lecteurs assidus de cette belle aventure et des rencontres vécues par procuration . Bravo à toi et à Pierre et Enzo qui vivez un challenge formidable . Amicalement. Françoise

  • Cette année encore, quel plaisir, Yves, de suivre ton avancée quotidienne sur ton nouveau camino, de t’emboiter le pas (en pensée) sur un bout de chemin, partager tes réflexions, tes sensations et tes rencontres, découvrir la photo et le haïku du jour. Tiens bon !

  • Cher mister P
    Votre corps est, hélas, le seul endroit où vous êtes obligé de vivre. Et comme l’escargot, votre animal totem, vous portez votre maison, cet édifice complexe et merveilleux dont la maladie révèle l’immense fragilité.
    Chaque pas met en œuvre une machinerie complexe de plus de 600 muscles lancés dans un équilibre précaire que chaque pied posé rétabli. Ce n’est pas rien que de faire fonctionner cette usine en mouvement qui active la pensée. Un caillou trop gros dans la chaussure peut vite la transformer en obsession, ramener les idées au ras du bitume, des cailloux, de la poussière en une pesante rumination. Je n’ai pas de conseils. Seule l’expérience des jours chagrins quand le mental veut tordre le physique et que ce dernier résiste. Alors je cède. Je consolide ma maison. Et dès que je peux en ouvrir une fenêtre , je mets un pied devant l’autre, la machine à penser s’active, les mots se précipitent, l’écriture n’est pas loin….

  • Juste quelques lignes, une juste dose pour suivre ce si beau camino!!!!
    Tu sauras trouver le juste milieu, je te fais confiance!!!!

  • Bonjour

    Je ne comprends pas bien pourquoi vous vous mettez une telle pression.
    Le saint jacques est un exercice intérieur, comment auriez-vs fait avant les réseaux?

    Bon courage
    Catherine

  • Bonjour

    Je ne comprends pas bien pourquoi vous vous mettez une telle pression.
    Le saint jacques est un exercice intérieur, comment auriez-vs fait avant les réseaux?

    Bon courage
    Catherine

  • Magnifique, Yves tes textes. Continue à ✍️ et à marcher.
    Ultreïa

  • Magnifique, Yves tes textes. Continue à ✍️ et à marcher.
    Ultreïa

  • Magnifique, Yves tes textes. Continue à ✍️ et à marcher.
    Ultreïa

Écrire un commentaire

Optionnel