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S2. Jour 23. Imagine

Auvillar-Castet Aurrouy 24 km. Cumul : 488 km.

Les limites des départements ne relèvent que d’un découpage administratif. Pourtant c’est aussi la merveilleuse variété du territoire de France qui se révèle étonnamment dans le passage d’un département à un autre. Haute-Loire, Lozère, Aveyron, Lot, Tarn-et-Garonne, m’ont déjà offert la singularité de leurs paysages, de leurs sols, de leurs terroirs, de leurs architectures. Chaque fois on peut clairement identifier le département.  Aujourd’hui je retrouve le Gers que j’ai traversé dans sa partie sud (Auch) l’an dernier. Je retrouve ces champs immenses sur des grandes parcelles « bossues », cet espace, ce vaste ciel, qui m’avaient charmé sur la Voie d’Arles. C’est très différent de ce qui a précédé. Est-ce pour cela que j’ai retrouvé la forme aujourd’hui ? Ou n’est-ce qu’un exemple de plus de l’effet « yoyo » de ce Chemin (en tout cas pour moi) dont on ne maîtrise jamais toutes les composantes ?

J’ai donc retrouvé mes jambes à défaut de rassurer Mister P. A ce propos, Dominique, qui m’avait joliment reçu dans son gîte en Gers-sud, me suggère d’en parler moins, pour éviter de lui attribuer trop d’importance. Je comprends ce conseil. Mais comment évoquer cette partie de mon vécu actuel sans trop de gravité ni trop de légèreté? Comment dire sans insister mais sans pouvoir négliger ?

Le gîte où je mange et couche ce soir s’appelle « Le temps de l’escargot ». Ceux celles qui ont suivi mon premier Camino savent la place essentielle que tient le gastéropode dans mon bestiaire. Nomade, hermaphrodite, et lent.  Jean-Patrick, qui s’occupe tout seul de ce petit gîte très bien tenu, m’a rappelé une caractéristique de la bestiole à laquelle je n’avais pas pensé : il ne peut pas reculer ! Une raison de plus de vouer un culte de marcheur à cet emblématique animal !

A part ça … je dois vous faire un aveu : je tague. Je sais, vous allez vous offusquer. Je dis moi-même souvent tout le mal que je pense des tags urbains qui recouvrent les murs, les portes, et tous les supports possibles. Je suis bien sûr quant à moi plus modéré et disons « éthique ». Je ne pose ma signature qu’au revers des panneaux, pancartes, jamais sur leur face écrite. Ou bien sur les livres d’or ou divers supports papier autorisés. De plus il y a une intention et une signification. Je reprends le très célèbre signe « peace and love » des années hippies, et j’ajoute « Ive ». Ces trois lettres sont bien sûr phonétiquement mon prénom mais aussi l’anagramme de « vie ». J’en fais aussi un acronyme :« International  Viral Energy. « 

Quezako ? Je fais un rêve : que ce sigle de paix et d’amour se répande partout, comme un virus, une contagion, que tout le monde le dessine partout où ce n’est pas délictueux, qu’il se répande comme une traînée de fleurs, que la planète soit submergée par ce signe et cette signature, par cette « énergie virale internationale », pour dire ce que veulent vraiment les peuples du monde entier. Ce n’est pas une solution, mais sinon on fait quoi ? La guerre nous aussi ?

Vous pouvez bien dire que je suis un rêveur. Imaginez.

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Ne pas s’habituer

Des milliers chaque jour

Chaque pas est unique

Commentaires

  • Décidément tu fais de la géographie en marchant !
    Bonjour à l’escargot de la part ; je l’ai croisé moi aussi.
    Merci pour l’énergie

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