Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • S2. Jour 10. Info ou intox ?

    Conques-Livinhac le Haut 25 km. Cumul : 238,5 km. 

    L’an passé lors de mon premier Camino une coccinelle était venue se poser longuement sur une souche pendant que je pique-niquais à la halte de mi-étape.

    Cela lui avait valu un haïku.

    Aujourd’hui une coccinelle est venue méditer sur une de mes chaussettes jetées dans l’herbe à la pause déjeuner où j’aère mes orteils. Je lui offre à elle aussi volontiers le haïku du jour. C’est ce genre de chose qui fait l’évènement pendant un Camino. On est loin de la télé et des infos… Je n’oublie pas cependant qu’on la surnomme, selon une légende, une « bête à Bon Dieu ». Si c’est lui qui s’est posé sur ma chaussette qui sèche après la souche sèche, c’est une autre sorte d’info ! 

    Lire la suite

  • S2. Jour 9. L’art de la simplicité.

    Massip-Conques 24 km. Cumul : 213,5 km.

    Breton, irlandais, islandais. Dites comme vous voulez pour définir le temps qui nous a accompagnés toute la journée : alternance incessante d’averses, parfois violentes, et de belles éclaircies. La campagne (toujours aveyronnaise) est très verte, très fleurie.

    Toujours à quatre, solidaires comme de vrais mousquetaires, nous avons adopté pour cette étape moyenne (24 km) un rythme de croisière du type « basse consommation ». J’ai vraiment l’impression de n’avoir jamais forcé. C’est très agréable. Les douleurs m’oublient. Ce n’est pas le cas pour Pierre-Alain et Éric qui continuent d’être à la peine. Ce Chemin est impitoyable.

    Lire la suite

  • S2. Jour 8. Point de vue.

    Espalion - Massip 26 km. Cumul : 189,5 km.

    Lucie vient de Namur, en Belgique. Cette jeune femme est partie à pied de chez elle en janvier et compte bien aller à Santiago. Elle marche en sandales, sans chaussettes, et s’en trouve très bien.

    Éric, un de mes compagnons du moment, souffre depuis plusieurs jours du métatarse. La faute à des chaussures montantes, trop rigides. Je lui ai conseillé de prendre ses sandales qu’il porte dans son sac pour le soir. Après une première journée il a déjà moins mal.

    Et moi ? demanderont  peut-être ceux celles qui ont suivi mon premier Camino intégralement en mode sandales et dont ce fut un sujet récurrent ? J’en reparlerai un peu plus tard pour expliquer pourquoi je n’ai pas fait ce choix au départ cette fois.

    Lire la suite

  • S2. Jour 7. Bob.

    St Chely d’Aubrac - Espalion 26 km. Cumul : 163,5 km.

    Pour rester quelques étapes de plus avec le quatuor que le hasard du Chemin a formé, j’ai modifié mon plan de marche. Ainsi aujourd’hui au lieu de St Côme d’Olt (16 kilomètres) j’ai poussé  avec mes compagnons jusqu’à Espalion (26 kilomètres)

    La différence n’est pas minime. Surtout que le Chemin n’a pas cessé de monter et descendre. Une bonne grosse étape, diront les pèlerins, qui me laisse un peu las ce soir. Déjà une semaine de marche.

     

    Lire la suite

  • S2. Jour 6. Yvresse.

    Nasbinals-St Chély d’Aubrac 17,5 km. Cumul : 137,5 km. 

    C’est comme ça que je voulais ce second Camino. Sur les vastes pâtures d’Aubrac ce matin j’ai littéralement voltigé, ivre d’espace, ivre de vent, ivre de ces drailles et de ces chemins déjà foulés en randonneur et que je retrouve en pèlerin. J’ai bondi d’ornière en ornière, de pierre en pierre, j’ai traversé sans une hésitation les sentes boueuses et la tourbe gorgée d’eau. Jojo et Jaja (1) dans une seule main, comme un pèlerin d’antan ou comme un berger. J’étais tellement bien que j’ai dit des prières.

    Lire la suite

  • S2. Jour 5. À blocs.

    Aumont Aubrac - Nasbinals 25 km. Cumul : 120 km.

    Margeride, Aubrac… La Lozère m’a offert aujourd’hui quelques uns de ses plus beaux paysages. Bosquets d’arbres ou bois vite traversés pour ressortir au milieu de champs délimités par des murets  de pierres,  rivières qui ondulent comme ondule le relief ponctué chaotiquement de gros blocs de granit, comme tombés du ciel. Quelque chose de brut sans brutalité, de sauvage sans sauvagerie.

    J’ai assurément vécu aujourd’hui l’une de mes plus belles étapes sur les voies de Compostelle.

     

    Lire la suite

  • S2. Jour 4. Multiples joies.

    Le Sauvage-Aumont Aubrac 29,5 km. Cumul : 95 km.

    Parmi mes récents compagnons de Chemin auxquels j’offre ce soir l’apéro, Pierre-Alain, le réunionnais, m’apprend qu’ils disent chez eux « la tremblade ». C’est donc mon anniversaire de « tremblade » que je célèbre : Mister P. a 7 ans  aujourd’hui.

    Et j’ai la chance, en ce 4/04/2024 (chiffre magique?) de fêter ça en Lozère, pays de mes parents, de mes ancêtres, terre de mes racines.

    Lire la suite

  • S2. Jour 3. La battante.

    Saugues - Le Sauvage 20km. Cumul : 65,5km.

    On n’y échappe pas. Un misanthrope ne fera jamais le Chemin de Compostelle. On doit accepter une part de socialisation.

    Cette année mes premiers compagnons du Chemin s’appellent Frédéric (de Voiron), Pierre-Alain (de La Réunion), Jean-Luc (du Havre). Et puis Pierre, un éducateur de Rennes qui accompagne Enzo, 15 ans, dans le cadre d’une « rupture » pour le sortir provisoirement d’une prison pour mineurs.

    Lire la suite

  • S2. Jour 2. Marcher en l’air.

    Saint Privat - Saugues 21 km. Cumul : 45,5 km.

    Je ne m’intéresse jamais au dénivelé d’une étape de Compostelle. Je pars du principe que s’il faut monter je monterai. J’en ai gravi des pentes, et des rudasses, un peu partout. Je vais pas me laisser embêter par des pentounettes ! Ça ira bien. Alors parfois évidemment j’ai des surprises. Aujourd’hui un bon 600m D+ sur 4 km dans les bois après Monistrol d’Allier a rendu un peu « bavante » (jargon de spécialiste) cette étape plutôt courte (20km annoncé) qui m’a mené dans la petite ville de Saugues où je suis hébergé au Gîte Communal, et où j’ai bu ma première bière sur ce parcours.

    Ce matin j’ai découvert une petite merveille de chapelle au hameau de Rochegudes. Posée sur un rocher au bord du vide, fièrement affublée de deux cloches, elle m’a tout de suite séduit. On y entre par une petite porte sur le côté. A peine 30m2 (estimation), le rocher affleurant le sol, trois bancs, un petit autel, un crucifix sculpture moderne façon Giacometti, un vitrail avec motif coquille, chemin, et pèlerin. Trois fois rien. Et le grand Tout. Quel magnifique cocon pour l’âme  ! Quel minuscule temple pour la prière ! Décidément je préfère de beaucoup les chapelles aux cathédrales ! Question de taille, de simplicité, d’intimité avec l’esprit. On pourrait ici parler de « sobriété spirituelle ». Et ça me va bien.

    Lire la suite

  • S2. Jour 1. Commencer.

    Le Puy en Velay - Saint Privat d’Allier 24,5 km

    Dans la cathédrale du Puy, après la messe et la bénédiction des pèlerins, à   7h30 du matin, on bascule un peu dans Indiana Jones. Au milieu de l’allée centrale, sur l’ordre du prêtre une grille sort du sol et une autre s’ouvre pour donner accès à des marches qui mènent  directement au parvis sous les voûtes extérieures en haut du grand escalier, dominant les toits de la ville basse.

    Émotion garantie. C’est par là que les pèlerins sont invités à commencer leur Chemin, au cœur de la cathédrale.

    Lire la suite