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Mon camino - Page 7

  • Jour 22. La bonne distance.

    Les Cassès - Avignonet-Lauragais 24 km. Cumul : 491 km.

    J’ai marché toute la journée avec Alain et Francis, rencontrés hier soir au joli gîte d’Isabelle « La Passeur’elle ». Le courant est vite passé, comme on dit, entre un Marseillais, un Manceau, et un Lyonnais. Comme quoi tout est possible sur ce chemin. Leur compagnie sympathique et bavarde a permis d’enchaîner les kilomètres pourtant encore un peu uniformes le long de « La Rigole » et encore aussi en partie  sous la pluie ce matin. Après midi un fort vent a chassé la pluie et nous a poussés jusqu’au Canal du Midi avant d’arriver au gîte « La goutille », maison de ferme posée sur un mamelon au milieu des champs. Un charme fou, un vrai coup de cœur.

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  • Jour 21. Un évènement sur le chemin.

    Jour 21. Revel-Cassès 18 km.  Cumul : 467 km.

    Vingt et unième jour… Déjà ! Ou dois-je dire « Seulement » ? En tout cas c’est d’ores et déjà ma plus longue itinérance de marcheur. J’avais parcouru les 20 étapes du GR 2013 en marchant le week-end seulement donc sur plusieurs mois (j’en ai fait un livre : « GR 2013 :un carnet de marche » aux éditions Gaussen). Aucun de mes treks ou tours en France ou à l’étranger n’a duré plus de 15 jours. 

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  • Jour 20. Dancing in the rain.

    Dourgnes (En Calcat)-Revel 19km. Cumul 449 km.

    Aujourd’hui la pluie m’a rattrapé dès le matin. Deux trois averses costaudes mais pas de dégât. J’étais parti en mode mauvais temps : housse protège-sac, veste Goretex, bâtons rangés, documents dans plastique. J’étais prêt. Je suis très content de mon organisation matérielle  qui, en 20 jours, a déjà eu le temps de faire ses preuves. Le contenu et le rangement de mon sac à dos ont évolué bien sûr avec l’expérience pratique quotidienne. Je vous en reparlerai plus tard.

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  • Jour 19. Pare la pluie, pèlerin !

    Castres-Dourgnes (En Calcat) 24 km. Cumul : 430 km.

    J’ai laissé un souvenir à Madeleine : la radiographie de mon pied droit. Cadeau original. Hier je lui avais offert un œuf en chocolat qu’elle a reçu comme une enfant. Je pars avec un pique-nique largement au-dessus de mes standards habituels. Nos adieux furent émouvants. C’est normal  : on se connaît depuis moins d’un jour !

    La voie d’Arles est aussi désormais la Via Tolosana. Cap sur la ville rose ! La grande nouvelle de cette étape c’est mon premier combat avec la pluie.

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  • Jour 18. Ceux qui ne peuvent pas.

    Noailhac-Castres 3 km. Cumul : 406 km. 

    Non, je ne me suis pas trompé. 3km, de la clinique du Sidobre à la maison de l’adorable Madeleine, mon hébergeuse à Castres.

    Hier soir j’étais dans un gîte d’étape au nom le plus improbable qui soit : « La truie qui file ». J’y ai été accueilli dans une ferme à l’ambiance très locale. Un touriste aurait dit « très authentique ». Je n’étais pas dépaysé. Ici encore tout cela ressemble à la Lozère, terre de mes racines.

    Ce matin depuis le gîte on m’a amené en voiture aux urgences de la clinique.

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  • Jour 17. Le miracle quotidien.

    Jour 17. Anglès-Noailhac 25 km. Cumul : 403 km.

    Lundi de Pâques. Aujourd’hui tout le monde mange des œufs en chocolat, je ne sais pas trop pourquoi. Les Chrétiens célèbrent le jour de la résurrection du Christ. Je n’aime pas trop cet épisode pourtant fondateur du dogme catholique. Jésus n’avait pas besoin de « ressusciter » pour convaincre.

    Il était peut-être dans le coma pendant deux jours. Il s’est réveillé. C’est tout. On a cru au miracle.

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  • Jour 15. Un chemin de croix.

    Murat-sur-Vebre - La Moutouse (La Salvetat-sur-Argout) 18 km. Cumul : 354 km. 

    Beaucoup de croix sur mon chemin aujourd’hui. Hier les Chrétiens célébraient la Passion du Christ, son chemin vers la crucifixion. C’est stupide mais passant devant un crucifix au coin de deux sentiers j’ai associé les clous sur les pieds de Jésus à ma douleur dans mes talons.

    Mais pas de calvaire pour moi. Bien au contraire : une sorte de résurrection. Le pas était allègre comme jamais depuis le départ et les moments de grâce furent nombreux. J’ai pris le temps d’en remercier la vie devant l’une de ses croix qui balisent ces paysages du Haut Languedoc ondulants et charmants comme ceux de ma chère Lozère.

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  • Jour 14. Holy day

    St Gervais-sur-Mare - Murat-sur-Vebre 24 km. Cumul :336 km. 

    C’est classique sur le Chemin. Ça devait donc arriver. Plus ou moins vite. Premier jour de déprime. Moral en berne. Après 13 jours (est-ce ce nombre funeste ?) le réveil est maussade. Douleurs persistantes au talon même la nuit, ronflements de trois nouveaux compagnons de dortoir dans le gîte municipal, prise de conscience de tout ce qu’il reste à accomplir… Vendredi noir.

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  • Jour 13. Mes fidèles compagnons.

    Lunas-St Gervais sur Mare 29 km. Cumul : 312 km.

    Plus que jamais les jours comme aujourd’hui je réalise à quel point me sont précieux Jojo et Jaja. 29 km et surtout plus de 900 m de dénivelé ! Rude journée, avec une raide montée initiale en sous-bois puis essentiellement des pistes forestières montant dans une forêt domaniale avant une longue descente vers le village étape.

    Et en passant, des arbres abattus empilés pour la bonne cause, emportés par d’énormes camions

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  • Jour 12. C’est déjà ça.

    Lodève-Lunas 27 km. Cumul : 283km.

    A la sortie de Lodève, une œuvre originale au coin d’un jardin évoque l’aventure du pèlerin. J’entame l’étape en solo avant d’être rejoint par mes trois anges gardiens. Dernier jour avec eux. Demain ce sera comme un nouveau départ.

    Arriver jusqu’ici, au pied du Larzac, était mon premier objectif. Enchaîner douze jours de marche, c est déjà ça.

    A partir de là tout est bonus. Un long bonus peut-être. Chaque jour sera un jour de gagné sur le Chemin.

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  • Jour 11. Mister P.

     

    St Jean de la Blaquiere - Lodève 16km. Cumul : 256 km.

    Aujourd’hui c’était l’anniversaire de Mister P. Il est né le 4 avril 2017 quand on m’a diagnostiqué la maladie de Parkinson. C’était le premier jour de ma vie d’après.

    Il y a 6 ans Mister P s’était promis de cheminer un jour vers Compostelle en partant de chez lui.

     

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  • Jour 10. Buon camino !

    St. Guilhem -St Jean de la Blaquiere 25 km. Cumul : 240 km. 

    Enfin de la pente ! Un vrai dénivelé (500m en 3km), des lacets, et de la bonne caillasse sur le sentier comme chez nous ! De bon matin, au départ de St Guilhem, ça fait du bien. Ça me manquait.

    Aujourd’hui magnifique  étape dans les contreforts du Larzac commencée par cette belle montée, et conclue en musique 25 km après  : Jean-Luc et Françoise qui  me font la surprises de fêter mon arrivée avec accordéon et tambourin. J’ai de la chance d’avoir de tels amis. Je dors chez eux pour les trois nuits qui viennent. Ils vont faire deux étapes avec moi. Et je retrouve aussi mon aimante pour ces deux jours. Dernier « sas » affectif avant les deux mois de traversée en solitaire. 

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  • Jour 9. La magie du Chemin.

    Aniane- St Guilhem le désert 10 km. Cumul : 215 km. 

    Vous n’allez pas me croire : j’ai  retrouvé Raphaël ! (voir épisodes précédents). On m’avait raconté ce genre d’histoires à propos du Camino mais tout de même, ça devient magique ! Au moment où je descends de la voiture qui me ramène sur le chemin à Aniane depuis mon gite éloigné (lire plus loin), il sort de la Chapelle (devenue centre d’exposition).

    Un nuage ovni surplombait le village…

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  • Jour 8. Le temps va à pied.

    Montpellier (La Mosson)-Aniane 30km. Cumul : 205 km.

    A l’homme qui promène son chien de bon matin et me souhaite « bonne balade » je  n’ose préciser que c’est tout de même un peu plus qu’une « balade » qui m’attend…  À commencer par cette étape dont j’ai dû augmenter la distance faute d’hébergement à l’endroit  prévu initialement. Rude journée. Et riche journée. C’est ça «le Chemin ». Que retenir ?

     

     

     

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  • Jour 7. La tête et les pieds.

    Gallargues-Vendargues  24 km. Cumul :175 km.

    Bonne nouvelle ! Santiago, c’est moins loin que ce que je pensais. Bien que pour dégager une réalité kilométrique exacte à partir des divers docs de pèlerins ou divers calculs, on constate souvent pas mal d’écarts, y compris dans la mesure de chaque étape. Une chose est sûre : c’est pas à côté ! Belle litote.

    Le nombre pourrait déjà faire peur à un automobiliste. Alors vous pensez, un marcheur ! Pourtant, c’est étonnant, je n’ai pas peur. Mes pieds, en revanche, s’interrogent…

    A part ça, Raphaël, le marcheur fou, a encore surgi sur mon chemin !

    Je vous narre l’épisode ci-dessous (cliquez sur « Lire la suite »).

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  • Jour 6. Mes premiers compagnons.

    St Gilles-Gallargues 33 km. Cumul : 151 km. 


    Pour s’asseoir et parler de soi avec un autre : tourner à gauche.

    Pour avancer et marcher vers soi tout seul : aller tout droit.

    Les deux ne sont pas incompatibles, mais j’ai toujours préféré la perspective du chemin.

    A part ça… J’ai retrouvé mon pèlerin pressé ! Je vous raconte !

    Cliquez sur « suite » ci-dessous si nécessaire, et sur le lien Instagram ci-dessus pour une photo de cet étonnant pèlerin. 

     

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  • Jour 5. Le pèlerin pressé.

    Arles-St Gilles (abbatiale) 23 km. Cumul : 118 km.

    Je ne l’ai pas entendu arriver. Il a déboulé à ma gauche presque en courant. Comme une apparition. C’était le premier pèlerin que je rencontrai sur le chemin !

    _ Buenos dias. Santiago, là-bas ?

    Je ne savais pas s’il me demandait la bonne direction ou si j’allais à St Jacques. Je pouvais répondre aux deux questions à la fois :

    _ Oui.

    Il m’a dépassé d’un coup et a continué sa marche d’un pas ultra rapide. C’était juste au moment de passer dans un tunnel sous l’autoroute vers Nîmes et Montpellier.

    A une autre époque je l’aurais pas lâché. Là, j’ai même pas essayé. Plus le même âge évidemment mais peut-être aussi un début de sagesse. Un premier effet du camino ?

    J’ai vu son sac rouge s’évanouir dans la lumière au bout du tunnel. Il a disparu comme un fantôme… Pourquoi était-il si pressé ? Vers quoi courait-il ?

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  • Jour 4. A pied d’œuvre.

    Paradou-Arles 21km. Cumul : 95 km.

    J’ai inventé un dicton aujourd’hui : « Avant de choisir tes chaussures, occupe-toi de tes pieds ».

    Je me bats depuis le départ avec des douleurs aux talons. Et ceci malgré de nombreux tests en situation réelle, une longue anticipation du choix des chaussures, et toute mon « expérience » de marcheur chevronné … Bref, j’ai fait tout bien comme il faut.

    Et pourtant j’ai changé de chaussures (autre modèle Hoka longuement porté) dès le jour 2 (je pouvais encore), et aujourd’hui, jour 4, je suis carrément déjà passé en mode sandales !

    C’est pas le pied d’avoir mal aux pieds. Ça me préoccupe. Ça m’inquiète. Ça m’empêche d’être totalement serein sur le chemin. C’est bête. Mais surtout ne dites pas « bêtes comme ses pieds ». Tout repose sur eux. C est drôlement intelligent les  pieds ! Tellement même que parfois on ne les comprend pas…

     

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  • Jour 3. Brèves de chemin.

    Salon-Paradou (Maussane) 28 km. Cumul : 74km.


    Aureilles (Bouches-du-Rhône), 9h30. Pause café. Deux gars au comptoir.

    _ Ma femme elle m’a dit : tu vas plus au bar, je reviens. C’est compliqué.

    _ Y en a qui arrêtent. Tu arrêtes de boire, ta femme elle te reprend, tu joues aux boules, tu as la plus belle vie qui soit.

    Un peu plus tard, en s’adressant à moi :

    _Vous allez en Galice ? J’ai vu la coquille.

    _Oui.

    _C’est loin. Vous êtes seul ?

    _Oui.

    _ Vous donnerez mon bonjour à St Jacques.

    _Bien sûr.

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