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Jour 19. Pare la pluie, pèlerin !

Castres-Dourgnes (En Calcat) 24 km. Cumul : 430 km.

J’ai laissé un souvenir à Madeleine : la radiographie de mon pied droit. Cadeau original. Hier je lui avais offert un œuf en chocolat qu’elle a reçu comme une enfant. Je pars avec un pique-nique largement au-dessus de mes standards habituels. Nos adieux furent émouvants. C’est normal  : on se connaît depuis moins d’un jour !

La voie d’Arles est aussi désormais la Via Tolosana. Cap sur la ville rose ! La grande nouvelle de cette étape c’est mon premier combat avec la pluie.

Ça devait bien arriver, ça aussi, un jour ou l’autre. Je l’ai senti arriver dans l’après-midi avec son petit vent discret et ses gros nuages gris qui ont commencé à faire les malins dans mon dos.

J’ai pressé le pas. Jaja et Jojo ont changé de tempo (de « braquet » diraient mes collègues cyclistes). Ça n’a pas suffi.

Aux premières gouttes j’ai sorti le petit parapluie (je suis un anti cape de pluie radical). Mais la fin était plus longue que prévu. J’ai fini en mode sauve qui peut, bousculé par un gros coup de vent et une sévère averse. Mais ça va. Tout est déjà sec ce soir sur le radiateur de la très confortable chambre de l’Abbaye bénédictine d’En Calta.

A l’accueil de l’hôtellerie de cette abbaye où aiment faire étape les pèlerins, un jeune moine reçoit mon paiement sans contact. Geste maladroit il fait tomber le terminal CB sur le carrelage. Il lâche alors un très spontané « P…..! » qui me fait marrer et me rassure. Oui, les moines sont humains.

Ces humains prient et chantent et lisent les textes sacrés toute la sainte journée. A 18h je suis allé aux Vêpres dans la très belle vaste église de l’abbaye. C’était un vrai temps suspendu. Beaucoup d’alleluia. Je suis réellement curieux de cette pratique méditative, dans cette religion comme dans d’autres, de cette qualité de prière, mais ces vocations monacales restent un peu un mystère pour moi. Le monastère est une utopie, strictement réglementée, coupée du monde, à l’écart de la vraie vie.

J’aurais dû prier pour qu’il ne pleuve pas demain, mais c’est très mesquin. Dieu a autre chose à faire que la météo. A moi de me débrouiller. A moi de continuer à avancer, à  me battre contre les éléments, à lutter contre les douleurs du corps ou le spleen de l’esprit. C’est mon combat pacifique. Avec ou sans Dieu j’ai foi en ce Chemin et ce cheminement.

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La vache regarde

Le marcheur qui passe

Ils sont fous ces pèlerins !

 

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