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Jour 5. Le pèlerin pressé.

Arles-St Gilles (abbatiale) 23 km. Cumul : 118 km.

Je ne l’ai pas entendu arriver. Il a déboulé à ma gauche presque en courant. Comme une apparition. C’était le premier pèlerin que je rencontrai sur le chemin !

_ Buenos dias. Santiago, là-bas ?

Je ne savais pas s’il me demandait la bonne direction ou si j’allais à St Jacques. Je pouvais répondre aux deux questions à la fois :

_ Oui.

Il m’a dépassé d’un coup et a continué sa marche d’un pas ultra rapide. C’était juste au moment de passer dans un tunnel sous l’autoroute vers Nîmes et Montpellier.

A une autre époque je l’aurais pas lâché. Là, j’ai même pas essayé. Plus le même âge évidemment mais peut-être aussi un début de sagesse. Un premier effet du camino ?

J’ai vu son sac rouge s’évanouir dans la lumière au bout du tunnel. Il a disparu comme un fantôme… Pourquoi était-il si pressé ? Vers quoi courait-il ?

A part ça aujourd’hui mes talons vont mieux grâce à l’effet sandales, mais j’ai mal aux voûtes plantaires. Décidément je dois être un « pied tendre » comme on le dit dans un album de Lucky Luke pour désigner l’aristocrat anglais qui débarque au FarWest ! Moi qui me croyais un pied tanné, rompu à toutes les situations ! Aventure pédestre à suivre, forcément.

Dans la magnifique abbatiale de St Gilles j’ai vu un autre pèlerin. Taillé dans la pierre, une bonne tête, une coquille sur le chapeau. Très beau. Pas pressé du tout celui-là.

Et puis je suis arrivé à la Maison du pèlerin, où je fais étape. Ma première nuit en dortoir. Mes premiers pèlerins compagnons de chambrée. Nous sommes cinq. J’entre en douceur dans l’univers du Chemin.  Sans me presser

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Petit papillon blanc

Serais-tu celui

D’il y a trois jours ?

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