Jour 9. La magie du Chemin.

Aniane- St Guilhem le désert 10 km. Cumul : 215 km. 

Vous n’allez pas me croire : j’ai  retrouvé Raphaël ! (voir épisodes précédents). On m’avait raconté ce genre d’histoires à propos du Camino mais tout de même, ça devient magique ! Au moment où je descends de la voiture qui me ramène sur le chemin à Aniane depuis mon gite éloigné (lire plus loin), il sort de la Chapelle (devenue centre d’exposition).

Un nuage ovni surplombait le village…

A une minute près il partait et on se loupait. Il me raconte : depuis avant-hier, depuis l’appel sur son portable  qui nous a séparés, tout est allé de travers. Gros problèmes appris au téléphone (qu’il veut jeter). Erreur de parcours (d’où mon inutile attente). Errance dans Montpellier, nuit place de la Comédie « avec les rats ». Bref, il est d’une humeur très chagrine qui tranche avec les jours précédents.

Mais nous voilà de nouveau ensemble pour la courte étape qui nous mène au très touristique St Guilhem en passant par St Jean de Foz et son Pont du Diable.

Hier soir j’ai dormi dans un centre d’hébergement et de conférences  tenu par les Rose-Croix, une tradition chrétienne mystique  et « transformatrice » que je connais mal. Antonio et sa femme, couple franco-brésilien, gèrent le lieu. Je suis le seul hôte. On me gâte. On échange à propos de cette spiritualité. Je pose beaucoup de questions.

Mes pieds ? Ils commencent à comprendre qu’ils vont devoir me mener loin. Ils s’adaptent.

Raphaël aussi a les pieds douloureux  mais il a une solution radicale : pour ne pas avoir mal il suffit de ne pas y penser. Bien que philosophe pratiquant j’ai du mal à appliquer  ce stoïcisme pédestre. Mais le chemin est encore très long : j’ai le temps de m’exercer.

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Ses soucis sont plus lourds

Que son sac à dos

Ma main sur son épaule