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Jour 18. Ceux qui ne peuvent pas.

Noailhac-Castres 3 km. Cumul : 406 km. 

Non, je ne me suis pas trompé. 3km, de la clinique du Sidobre à la maison de l’adorable Madeleine, mon hébergeuse à Castres.

Hier soir j’étais dans un gîte d’étape au nom le plus improbable qui soit : « La truie qui file ». J’y ai été accueilli dans une ferme à l’ambiance très locale. Un touriste aurait dit « très authentique ». Je n’étais pas dépaysé. Ici encore tout cela ressemble à la Lozère, terre de mes racines.

Ce matin depuis le gîte on m’a amené en voiture aux urgences de la clinique.

J’ai besoin de me rassurer sur mon intégrité physique. Je veux en savoir plus sur cette douleur au talon.  Je redoute une fracture de fatigue.

Aux urgences je passe 3 heures… Et c’est assez pour méditer sur la chance que l’on a quand notre corps est à peu près en « état de marche » (c est le cas de le dire).

J’ai donc aujourd’hui une vraie pensée compatissante pour celles et ceux qui n’ont pour perspectives que les couloirs d’un hôpital.

Un docteur me reçoit. Palpe 10 secondes l’endroit douloureux. Parle d’aponévrose. Je passe une radio. Résultats ok. Aucun signe problématique. Ouf. Ordonnance avec anti-inflammatoires et anti-douleurs.

Je n’achète rien. Savoir que je n’abîme pas ma « structure » corporelle fait que ça va déjà mieux. La douleur je vais la gérer.

J’ai l’après-midi devant moi. Je fais  le touriste pour la première fois. Castres est une jolie petite ville. J’entre dans la cathédrale. Personne. J’allume une bougie offrande. Je m’asseois. Arrive un homme. C’est l’ancien curé de cette cathédrale. Je demande un tampon pour ma crédenciale et cela se transforme en une heure de conversation théologique (« lisez Saint Jean! ») et une visite complète (sacristie comprise) de la cathédrale de style « baroque français ».

Une demie-heure plus tard, je suis dans les locaux de la Dépêche du Midi. Un journaliste interviewe Mister P. Il demande : « En quelque sorte, pour vous, ce sont vos « chemins noirs » ? ». Je souris. Décidément, Sylvain Tesson me colle aux sandales…

Et Madeleine ? Je l’ai rencontrée il y a quelques heures et ce soir on se parle (de tout, et même de la mort) comme si on se connaissait depuis des années. Elle ne peut plus marcher loin mais à 84 ans elle met tout son cœur dans l’accueil des pèlerins. C est une autre façon d’être sur le Chemin. 

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Une flamme parmi d’autres

Mais cette bougie

C’est la nôtre

Commentaires

  • Soulagement donc !!!!!

  • Repose toi menage ton corps et profite des rencontres avant de reprendre la route.

  • coucou Yves ! prends soin de toi, sois prudent. Un bon repos et hop !! courage. bises.

  • Force et courage! Merci pour ce partage!

  • Votre courage Yves fait mon admiration .....car vous vivez ce que je ne me suis pas autorisée
    Pour vous une petite strophe d' Apollinaire
    Voici le paquebot et ma vie renouvelée
    Ses flammes sont immenses
    Il n'y a plus rien de commun entre moi
    Et ceux qui craignent les brûlures...............Courage Sommes avec vous

  • Grand merci pour cet émouvant message, pour votre prose et pour cette poésie… Amicalement.

  • Te voilà pèlerin sur un très beau chemin
    Est-ce un chemin de foi, de recherche de toi?
    Peu importe la démarche, ce qui compte c'est la marche
    Alors profites pleinement de tes belles rencontres
    De ces lieux visités et charge bien ton sac
    de plein de souvenirs semblables à ceux d'OXFAM.

  • Merci Franck. Ton commentaire me touche et me rappelle forcément de très bons souvenirs…
    Amicalement

  • Merci Yves pour ton blog, ton lien, ton partage, ton courage, ton chemin: il te porte!
    Je te suis!
    Buon Camino!

  • En attendant la grande transumance. Merci pour le partage, c'est rassurant de savoir que la vie reprend le dessus malgré les difficultés.
    Buon camino !

  • Ménage toi aussi...

    Ps: si jamais Tesson te méne sur les cjemin noirs, nous t'hébergerons volontier avec papa et maman puisque les chemins commences chez nous.

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