Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les jours d’après. 2. Entre deux.

L’hôtelier a été intraitable : le logement est pour une seule personne. Impossible donc de squatter dans la chambre de l’aimante. Me voilà renvoyé pour trois nuits dans les auberges à peregrinos et leurs lits superposés. Prenons cela comme un sas de décompression.

Décidément, Santiago est une ville fort agréable. Le tour en est vite fait mais ses rues médiévales avec passages voûtés, ses petits restaus  à cuisine locale, un joli parc et l’omniprésence de monuments remarquables, la rendent idéale pour un court séjour. Ça tombe bien, j’y reste trois jours.

Mon aimée qui a eu le temps de découvrir la ville les jours précédents me fait visiter cette cité médiévale riche de son passé religieux et de son présent touristique. Pas facile pour le marcheur au long cours de se muer en visiteur, de rentrer dans ces boutiques de « souvenirs » où on décline à profusion les motifs de la coquille et de la flèche jaune… La transition est malgré tout un peu brutale. J’achète néanmoins moi aussi un tee-shirt que je juge plus original, et quelques dernières babioles pour famille et amis.

Et chaque jour je repasse naturellement sur le parvis de la Cathédrale.

En revenant sur cette place, aimanté comme les autres par ce nombril de St Jacques, j’espérais retrouver encore d’autres amis du Chemin. L’incroyable et très improbable retrouvaille avec Raphaël ne suffisait pas. C’est comme si j’avais voulu revoir là tous mes compagnons de marche. Et si évidemment tout le monde ne pouvait pas être à ce rendez-vous, le Chemin et ses temporalités étonnantes m’a permis de retrouver ceux qui  ont partagé le plus de temps avec moi.

Le lendemain de mon arrivée, à 9h du matin, je reçois un mail d'un caminante rencontré à Arles alors que j'étais assis avec mon sac coquillé devant la Cathédrale St Trophime. C'était mon jour 4...  Il m'avait raconté ses chemins. Il m'a suivi sur ce blog. Au fond, c'était peut-être lui "le premier"... et voici qu'il revient aussi "en dernier", m'annonçant son départ ce jour même sur un bout de Chemin alors que je termine le mien.

Et puis Dorian est là, après un beau parcours sur le Camino Norte. Je l’avais fait mourir dans une chronique-fiction (voir jour 35 ) mais évidemment sa vigoureuse jeunesse a échappé aux griffes des ours pyrénéens. Je l’avais quitté à Oloron. Nous partagerons à jamais la mémoire de quelques moments délirants comme notre nuit dans le gite de L'Isle de Noé. Une bière plus tard, et après avoir aussi revu Alain le barbu avec lequel il a cheminé en partie, je dois laisser Dorian qui continue jusqu’à Fisterra.

Je retrouve aussi le jour d'après Martine et Frederic, eux aussi venus d’Arles, un duo amical que je connais depuis La Commande et la maison du Jurançon. Ils ont bifurqué sur le Primitivo et ont surmonté diverses difficultés mais ils sont là, et je suis vraiment content de pouvoir les accueillir à leur arrivée. Nous nous posons à la magnifique brasserie « Casino »(desde 1873) où je découvre le traditionnel  churros trempé dans le chocolat épais.

Au déjeuner, l’aimée m’invite au « Gato negro », un tout petit restaurant apparemment très couru. Ce « chat noir » ne porte pas malheur. C'est en effet une très bonne adresse, comme celle où, le lendemain, nous mangeons de délicieux « pinchos ».

Je ne suis plus un pèlerin, je ne suis pas tout à fait un touriste. Je marche toujours en sandales. Je porte la même veste. Je ne suis plus sur le chemin. Je ne suis pas encore chez moi. Je flotte un peu dans cet état intermédiaire. Heureusement il y a la main de l’aimée.

******************************************

"Les jours d'après" ce sont 4 chroniques.  Ne pas oublier de lire les 3 autres ! 

+ "Epilogue" à venir...

Commentaires

  • L’aimante aimée ; c’est beau votre duo !!!!

Les commentaires sont fermés.