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Jour 71. La java de Jojo et Jaja.

Portomarin - Airexe 19km. Cumul : 1550. Reste : 73 km.

Pour quitter Portomarin le Camino repasse sur le rio Miño. Un canard minimaliste s’y baignait déjà. Comme prévu j’ai repris mon pas de bouddha et les kilomètres sont passés en douceur.

Cet après-midi, sous un soleil pesant, un serpent a traversé le chemin juste devant moi, ondulant comme seuls ces bestioles savent.

Je lui ai laissé la priorité (il venait pourtant de gauche).

Décidément je préfère quand c’est un escargot qui me coupe la route.

Du coup j’ai regardé un peu plus où je mettais les pieds sandalés et les bâtons, même si eux ils n’ont peur de rien.

Ah, Jaja et Jojo (1), fidèles compagnons, avec lesquels j’ai pris ces dernières semaines de nouvelles habitudes.

 

Par exemple je les tiens tous les deux ensemble dans la main droite, comme un bâton de pèlerin ou de berger. Je revois mon tonton Louisou, paysan lozérien, garder les vaches appuyé sur son bâton par lui-même coupé taillé manufacturé. Je revois son pas lent derrière le troupeau et le balancement régulier du bras.

Parfois, toujours dans ma seule main droite, je place mon petit doigt entre les deux jumeaux et en les projetant en avant, tacaclop tacaclop, on dirait un cheval unijambiste ! C’est la java de Jojo et Jaja ! Ils adorent ça. D’ailleurs ils ont toujours envie de danser. Ce matin ils ont profité de certaines de mes musiques pour s’offrir quelques mouvements qui ont dû surprendre ceux et celles qui nous dépassaient, c’est à dire tout le monde. Bernard (le guérisseur) m’a envoyé un gentil sms et il m’a proposé pour le tibia un soin « à distance ». La seule chose que je peux dire c’est que ça va mieux. Je n’en tire aucune autre conclusion. Je suis arrivé sans trop de mal au km19 où une gentille espagnole, Conception, avait réservé un gîte à la pause de midi.

J’ai encore mis de la glace en arrivant à cette auberge du jour où un chien ne s’arrête pas d’aboyer ce qui énerve particulièrement un Italien de ma chambrée. On cherche un Chinois qui en ferait son repas.

Oh eh, ça va, je dis des bêtises, ça fait du bien de retrouver de la légèreté, à 73 km de ce que je ne peux nommer ni « but » ni « arrivée », parce que je n’oublie pas la devise que je me suis donnée : « Quand tu arrives au bout du chemin continue de marcher ». Ce serait bien comme titre de bouquin d’ailleurs. N’est-ce pas ?

(1) voir Jour 13.

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Matinal le canard

Trace son sillage

Impeccable

 

 

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