Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les jours d’après.3. Les pieds sacrés.

Je ne suis pas tout de suite entré, dès le premier jour d’après, dans la Cathédrale. Je la découvre avec un peu de réticence, par peur d’y retrouver la luxuriance dorée qui m’a irrité dans ces temples du marketing religieux médiéval, notamment à Burgos (voir Jour 53).

En fait celle-ci est globalement, dans sa structure romane d’ensemble, moins tape à l’œil, moins outrancièrement baroque, mais quand je découvre le chœur, patatras, revoilà un sommet du kitsch au-dessus de l’autel, gros bébés dorés, mise en scène d’une démesure qui serait risible si on oubliait le rôle que cela a pu jouer dans l’asservissement des peuples.

Hélas donc, je ne retrouve pas à l’intérieur la séduction  des volumes  extérieurs, et notamment du sublime décor que constitue l’Obradoiro, la façade devant laquelle chaque pèlerin vient se photographier pour signer sa fin de parcours sur cette fameuse esplanade.

 

A la messe des pèlerins (chaque jour à midi), assis contre un pilier, j’ai la chance d’assister ce jour là au fameux « Botafumeiro «, le spectacle d’un encensoir géant que l’on fait penduler au dessus de l’autel et des deux travées latérales à grande vitesse (mesurée à 70km/h), et dans un balancement de grande envergure jusqu’à 20m de haut. Emoi garanti pour la foule des fidèles. Les téléphones mobiles, pourtant interdits (si j’ai bien compris les consignes en espagnol) ressortent comme des escargots après l’averse.

Je n’y retrouve rien, encore une fois, de mes émotions spirituelles. Ramenez-moi dans la nature. Ramenez moi dans les cloîtres discrets. Ramenez moi dans les petites églises de campagne. La flamme d’une seule bougie posée au pied d’un crucifix me parle davantage que ce théâtre ridicule.

Je préfère encore me recueillir devant la sculpture en bronze que l’on trouve sous les voutes toutes proches, rendre hommage à nos pieds qui valent bien d’être un peu sacralisés. Ce bronze aurait sa place dans la cathédrale bien autant que les figures de saints, de martyrs, et de guerriers, parce que les pieds des pèlerins  sont tout cela à la fois.

*********************

"Les jours d'après" ce sont 4 chroniques.  Ne pas oublier de lire les 3 autres ! 

+ "Epilogue" à venir...

Les commentaires sont fermés.