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S2. Jour 9. L’art de la simplicité.

Massip-Conques 24 km. Cumul : 213,5 km.

Breton, irlandais, islandais. Dites comme vous voulez pour définir le temps qui nous a accompagnés toute la journée : alternance incessante d’averses, parfois violentes, et de belles éclaircies. La campagne (toujours aveyronnaise) est très verte, très fleurie.

Toujours à quatre, solidaires comme de vrais mousquetaires, nous avons adopté pour cette étape moyenne (24 km) un rythme de croisière du type « basse consommation ». J’ai vraiment l’impression de n’avoir jamais forcé. C’est très agréable. Les douleurs m’oublient. Ce n’est pas le cas pour Pierre-Alain et Éric qui continuent d’être à la peine. Ce Chemin est impitoyable.

Dans la dernière descente vers Conques, un papillon blanc m’a accompagné avec ses habituelles arabesques aériennes. J’ai voulu le photographier. Impossible de l’attraper en mouvement. Au moment où j’y pensais, il a pris la pause sur un bouquet de verdure, laissant même s’approcher le téléphone photographique. M’avait-il entendu ?

Fier de mon image je voulais vous la montrer aujourd’hui. Je préfère finalement la garder dans l’intimité de notre relation et laisser ce papillon voltiger dans votre imagination.

Ce soir je loge comme la plupart des pèlerins à l’Abbaye Sainte-Foy. C’est une étape incontournable de ce Camino. Avant le repas dans le grand réfectoire, un moine nous a rappelé l’histoire et l’esprit du lieu.

Tout le monde est convié à assister à l’office des « Complies », dernière prière du jour dans la « Liturgie des Heures ».

Dans l’abbatiale les visiteurs viennent souvent pour  les fameux vitraux modernes réalisés (entre 1987 et 1994) par l’artiste Pierre Soulages. Beaucoup sont probablement déçus par ce qu’il découvre. Ce n’est donc que ça ? Pourtant il me semble que les subtiles variations de ces très simples motifs horizontaux dans le cadre vertical du vitrail s’accordent parfaitement avec le lieu, sa grave austérité, son ancrage de pierre et son élan vers Dieu. Rien de spectaculaire. Des lignes seulement. On ne les oublie plus quand on les a vues. Leur simplicité même marque l’esprit.

Il y a là quelque chose qui évoque aussi la calligraphie zen, cette recherche d’une parfaite simplicité, de la forme pure, qui est aussi la quête … du haïku.

Je suis bien placé pour savoir que ce n’est pas si facile que l’on croit. Cette  quête n’est jamais finie, qu’elle soit esthétique ou spirituelle… Alors demain encore, comme nous l’avons chanté ce soir avant le repas : » Ultreia ! ».

…………..

Il pleut

Il ne pleut plus

Il pleut

Commentaires

  • En toutes simplicité se que je vois,(comme le christ). Ca va de soi .Il y a aussi la chapelle de Matisse qui en couleurs mais de forme simplicité . Ɓonne et belle marche spirituelle

  • Différent du premier périple, et tout aussi intéressant à lire!!!

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