S2. Jour 1. Commencer.

Le Puy en Velay - Saint Privat d’Allier 24,5 km

Dans la cathédrale du Puy, après la messe et la bénédiction des pèlerins, à   7h30 du matin, on bascule un peu dans Indiana Jones. Au milieu de l’allée centrale, sur l’ordre du prêtre une grille sort du sol et une autre s’ouvre pour donner accès à des marches qui mènent  directement au parvis sous les voûtes extérieures en haut du grand escalier, dominant les toits de la ville basse.

Émotion garantie. C’est par là que les pèlerins sont invités à commencer leur Chemin, au cœur de la cathédrale.

Cette première journée n’a pas été facile. J’ai un peu perdu l’habitude du sac (même à son poids idéal : 8kg sans eau). Les chemins étaient souvent transformés en rivières. J’ai failli me casser la gueule sur des pierres glissantes. Le talon douloureux a tenu à ce qu’on ne l’oublie pas.

Heureusement il faisait beau. J’ai du bol après tous ces jours de grosses pluies.

Jusqu’au km 17 ce fut très poussif. Et puis après, les 7 derniers kilomètres, va savoir pourquoi, j’ai accéléré (10mn le km  soit du 6km/h) et ça allait mieux. Talon compris. Je me suis même autorisé des descentes semi courantes.

Va comprendre !

En fait je crois savoir. Au km 17, j’ai fait pause déjeuner sur des pierres moussues, et j’ai largement entamé le saucisson offert par Jacqueline et Jean, puis la tablette de chocolat italien donnée par Hélène.  De tels cadeaux d’ami, voilà ma potion magique !

Je suis arrivé à « L’abri du Jacquet » de St Privat à 15h30. Très joli petit gîte fort sympathique, aménagé avec amour. Je déballe mon petit foutoir organisé  sur le lit. Je sais exactement où se trouvent mes affaires. Je sors ma petite trousse (jaune) de toilette et ma serviette micro-fibre (bleue). Je vais aller prendre ma douche. Drôle de sensation. En retrouvant si facilement ces rituels, ces gestes, j’ai l’impression de n’avoir jamais quitté le Camino ! C’est pourtant bien une autre aventure qui commence.

Surtout ne pas s’habituer ! Surtout ne pas banaliser. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » dit le philosophe antique. « On ne fait jamais deux fois le même pas » dit le philosophe marcheur.

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Première étape

Mes pieds ont-ils conscience

De ce qui les attend ?