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S2. Jour 42. Suivez la flèche.

Oviedo-Grado 26,5 km. Cumul : 879 km.

C’est avec une certaine émotion que j’ai retrouvé ce matin, dans les rues d’Oviedo, les fameuses « flèches jaunes » qui balisent en Espagne tous les Chemins vers St Jacques. L’an passé j’en ai raconté l’origine dans ce blog.

Je n’ai donc pas eu de difficultés pour m’extraire de la ville à partir du centre et de l’inévitable Cathédrale pour me retrouver rapidement dans un paysage de campagne arborée  plutôt sympathiques à traverser, la douceur des sentiers en sous-bois contrastant bien sûr avec quelques longues portions de bitume. Bref, un gentil début d’étape marqué tout de même par un épisode « petit chien hargneux qui sort les crocs te court dessus et s’arrête à 50 cm ». Il m’a obligé à rebrousser chemin ce con de clébart ! Heureusement ce n’était pas la bonne route  ! Pour une fois la flèche manquait. On ne dira jamais assez combien les chiens sont une plaie pour le marcheur.

Ai-je fait l’erreur de ne pas m’arrêter ( à part deux brefs « gourde&pipi ») jusqu’au km 19 ? Toujours est-il que mes talons ont recommencé à me rappeler qu’ils n’étaient pas totalement guéris…

J’étais parti tôt, je pouvais arriver tôt, la tentation d’une étape  « d’une seule traite » est parfois insistante et on a du mal à résister.

Je sais que les randonneurs-neuses ne comprendront pas cette hâte et ce besoin d’aligner les kilomètres. J’en ai même déjà pâti lors du premier Camino. Mais Compostelle n’est pas une randonnée. Ou en tout cas pas une randonnée ordinaire. Et puis je suis parti il y a 42 jours. Même si c’est le 1er jour sur le Primitivo, j’ai l’impression (l’envie ?) que j’aborde  néanmoins ce qu’en termes d’athlétisme on appelle « la dernière ligne droite ». Ce qui est très prématuré : il reste environ 300 km jusqu’à Santiago…

Si les flèches et autres signes habituels (le sigle « coquille-étoile ») m’ont bien guidé, j’ai tout de même encore un peu dévié juste avant Grado, but de l’étape du jour. Un ange gardien français m’a remis sur le chemin. On a discuté et bu une bière en arrivant dans le bourg.

Manu (Emmanuel) est un de ces « post-covidards » qui après une vie à Paris et un intermède au Mexique s’est retrouvé sur le Chemin et a décidé de s’y installer. Mais pas, comme beaucoup d’autres, dans un gîte où structure de ce type. Lui il s’installe juste dans les Asturies, ici même, à Grado, et prévoit de faire de l’agriculture écologique sur un terrain qu’il vient d’acheter. Ne me demandez pas sa situation familiale ou son plan économique, je ne les connais pas. C’est souvent un mystère. Manu (qui n’est pas un jeune homme) est juste la confirmation de ce « mouvement », ce « retour », qui fait penser aux « post-soixantehuitards » devenus, pour le meilleur ou pour le pire, des « néo-ruraux ». Que deviendront ceux qui aujourd’hui fuient les villes, un certain confort, et des situations sociales parfois bien établies ? J’espère que ce sera pour le meilleur.

Autre rencontre dans la chambrée du gîte (moderne!). Un mexicain qui s’appelle Emmanuel (je n’invente rien), éditeur, qui a déjà fait plusieurs Caminos, et revient lui aussi. Avec Manu (le premier) on a parlé de cette « addiction ». Est-elle aussi dangereuse que les autres? Est-elle comparable aux autres ?

En tout cas en retrouvant les Caminos espagnols je retrouve Babel. Je le savais mais je suis tout de même encore surpris et épaté par la diversité des nationalités de ceux-celles qui sont là.

Et tous toutes sont là pour suivre des flèches jaunes pendant des jours et des jours… Vraiment ? 

………….

Petit papillon blanc

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Commentaires

  • Nostalgie de ma partie faite l’an dernier !
    Ménage ta monture !!!!! Bises

  • Toujours pleine d’admiration ! Bravo pour ce long chemin déjà parcouru
    Bon courage pour ces derniers 300 kms.
    Amicales pensées
    Laure

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