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Jour 66. L’usure.

Villafranca del Bierzo - Vega de Valcarce 17 km. Cumul : 1449 km.

Je n’ai pas pu aller plus loin. Au km17, heureusement, j’arrivai à Vega de Valcarce. Vega ! Mon étoile préférée dans le ciel d’été. J’ai voulu y voir un signe, encore. Je devais m’arrêter là aujourd’hui. Ma bonne étoile me le disait. Les 1000 m de dénivelé attendront. Le gîte de O Cebreiro aussi. Ma douleur au tibia ne me laissait plus le choix, malgré un anti-inflammatoire anesthésiant donné par un gentil couple de Français partis de chez eux aussi, en région parisienne. Ils m’ont appris en passant que nous sommes 2% dans ce cas paraît-il.

Bref, tout le programme de ma « dernière ligne droite » (171 km tout de même) est à revoir.

 

Un couple d’anglais qui était dans le même dortoir que moi cette nuit s’est inquiété de mon état en me rattrapant sur le Chemin. Ils m’ont donné eux aussi une crème anti-inflammatoire. C’est fou ce que les pharmacies des autres pèlerins sont plus fournies que la mienne ! Pour compléter les munitions j’ai acheté des patches (anti-inf aussi) à la pharmacie de Vega. Car je suspecte une périostite, et ces patches m’avaient sauvé la mise une fois lors d’une très longue marche et d’une crise identique.

Le problème c’est que j’ai une vraie réticence à ingurgiter cette chimie.

A Vega j’ai heureusement très vite trouvé un lit pour ce soir. Calé dans un bar j’ai recalculé toutes mes étapes et cherché les premiers hébergements. Action, réaction. Je dois accepter de réduire toutes les  distances, prendre deux jours de plus, et renoncer probablement à prolonger jusqu’à Fisterra. Pas grave, je reviendrai quand je ferai le Camino Primitivo !

Vous devez vous dire peut-être que c’est beaucoup « d’usure » pour aller au bout de ce Camino tel que je l’ai entrepris. A chacun sa façon de voir. La mienne est inscrite sur mon petit couteau Deejo que j’adore, indispensable compagnon pour couper saucisson et fromage. Fait « à la demande » il est en titane et carbone, sa lame est « tatouée » et sur le manche j’ai fait inscrire une citation de Diderot qui est l’une de mes devises. Regardez de près, zoomez, lisez. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis depuis 66 jours sur ce Chemin, même s’il est usant…

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Cette marche lente

Mon rêve d’escargot

Dans la douleur

 

 

 

Commentaires

  • La citation de Diderot se rapproche des conseils du Père Denys, ancien curé d'Eguilles "plutôt se fatiguer que de moisir".

  • Rien ne serre de rouiller il suffit d'arriver pas à pas.

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