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Jour 65. Commencer et finir.

Molinaseca - Villafranca del Bierzo 31 km. Cumul : 1432 km.

A moins de 200 km de Santiago, ça aurait pu s’arrêter là, très bêtement. La pluie, très forte, m’a attrapé à l’entrée du village, après 31 km sous le soleil. Dans une rue en pente, rivé sur Google Maps pour trouver le gîte, j’ai glissé sur une plaque d’égout. Chute très brutale sur les fesses. Ça aurait pu donner fracture du coccyx et téléphone fracassé. La chance, le hasard, mon destin, mon karma, Dieu, les anges … en ont voulu autrement.

C’est ma deuxième chute (voir jour 32). J’espère la dernière. J’aurais vraiment pu me faire mal. Vous imaginez : me casser le cul sur le Camino ! Et dire que ce matin j’avais poussé mon cri de paix pour la première fois sur ce Camino Frances !

« Wahou ! Wahou ! Wahou ! « . Oui, je l’ai enfin crié en Espagne ce hourra venu de mes premières semaines côté français. Rien d’extraordinaire à ce moment là pourtant. Je traversais un pont moderne dans la ville sans charme de Ponferrada. Mais j’avais marché  8 km, je venais de faire mon premier stop « café con lecce, chocolatine », je venais de passer un panneau indiquant Santiago à 215 km, je me projetais dans une dernière semaine sans nuages, et je crois que j’avais vraiment besoin de pousser ce cri allègre.

C’était sans compter une nouvelle douleur (au tibia) qui ne me quitte pas depuis deux jours, la pluie et la chute finale, et des étapes à venir dont je n’avais pas vraiment mesuré la difficulté (demain 1000m dénivelé positif, après demain idem négatif).

Hier soir pourtant j’étais joyeux aussi, parce que je mangeais à la table commune face à Mr Takeshige, mon premier Japonais du Camino. Quel plaisir que notre conversation ! Et comme le hasard continue de jouer avec moi, Mr Takeshige, superbe vieillard de 78 ans, habite près de Tokyo, au début du chemin que Bashô, le plus fameux poète japonais  (17e siècle),   maître du haïku, a emprunté à la fin de sa vie pour sa très longue marche pèlerinage vers le nord du pays. Un périple poétique que j’ai toujours rêvé de faire, comme celui de Compostelle. Mr Takeshige a été très « impressionné « de voir mes recueils de haïkus sur Internet. Je lui ai dit que je voulais marcher sur les traces de Bashô. Il m’a invité, bien sûr. Et ce matin il a écrit quelques lignes sur mon cahier de bord, en japonais et en anglais. Moi j’ai écrit mon nom sur son chapeau pointu. Car c’est ainsi vêtu que tous les jours, en habits et chapeau traditionnels, un vrai bâton à la main, son sac sur le dos (il insiste sur ce point), Junzo Takeshige s’en va sur le chemin de Compostelle. Nous sommes partis au même moment après une embrassade. La journée commençait bien, vraiment bien…

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Mes bâtons 

Mes meilleurs compagnons

Souffrent de me voir souffrir

Commentaires

  • Bizarrement tu n’as pas fini ta publication sur un haïku ! Mais tu as trouvé ton prochain défi !!!!! Bises

  • Oubli réparé…

  • coucou Yves ! tu as dû avoir peur, et mal à la fois. J'espère et je souhaite que tout rentre dans l'ordre. Tu n'es plus très loin, à comparer avec ce que tu as déjà fait ! Bravo. Nous te souhaitons bon courage et plein de force ! Bises.

  • Une belle rencontre au "hasard" comme dans un livre, sauf que c'est dans ta vie.
    215 km les dernières étapes pleines de promesses.
    Je vois le chemin grâce à toi.
    Bisous

  • Une belle rencontre au "hasard" comme dans un livre, sauf que c'est dans ta vie.
    215 kms les dernières étapes pleines de promesses.
    Je vois le chemin grâce à toi.
    Bisous

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