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Jour 59. Les graffitis.

Terradillos de Los Templorios - El Burgo Ranero 30 km. Cumul : 1316 km.

Hier, j’ai eu tort de présenter la région de la « Meseta » comme un aimable divertissement esthétique. Aujourd’hui elle s’est vengée. Durement. Cet immense plateau agricole de Castille, redouté des pèlerins, a été cette fois à la hauteur de sa réputation. J’ai marché une bonne vingtaine de km sur des pistes droites dont les lointaines perspectives s’ouvrent quand on les atteint sur d’autres perspectives très lointaines, un point au bout du chemin qui n’en finit pas, parfois un angle très léger, des pistes en terre blanche qui longent systématiquement la route. Tout autour de ces deux lignes parallèles, des champs à perte de vue… Heureusement qu’une rangée de jeunes platanes offre de l’ombre au marcheur.

Rude épreuve, donc, physique et mentale, surtout pour une étape de 30km. Mais comme le rappelle un graffiti écrit au feutre sur un des très fréquents panneaux indicateurs du Chemin : « No camino sin dolores «. Inutile que je traduise.

Des graffitis, on en trouve beaucoup sur le Chemin, surtout sur les panneaux « officiels » du Camino Santiago. Mais c’est rarement  du bas de gamme. Pas du tag type urbain rageur ni de la littérature de cabinets type chieur obscène. Bien sûr parfois il y a bien un Kevin qui passe et laisse sa trace, ou un couple qui se sent obligé de placer des initiales enlacées.

Les graffitis high quality sont rares dans les rues de nos villes. Ici, y a du niveau. On refait par exemple l’éloge de « l’être plutôt que de l’avoir », ou on rappelle l’importance du « ici et maintenant ». Ce n’est pas forcément très original mais ces formules brèves proposent  la plupart du temps diverses considérations sur la manière de vivre le Chemin ou de profiter de ses diverses vertus. C’est souvent en anglais ou espagnol, of course. Le français se distingue souvent par son sens de l’humour

: « Mes ampoules illuminent le chemin », « Articule quand tu penses ». Il faudrait faire un recueil.

En y ajoutant les panneaux rigolos, les pancartes insolites, les enseignes originales. Vous savez que j’adore ça. Comme par exemple ce conseil de Socrate (voir photo, en espagnol Socrate est Socrates) qui nous invite sagement à ne pas s’arrêter au 1er bar du village comme la foule commune des pèlerins mais de poursuivre jusqu’au « 2d bar » pour accéder à un endroit « cool ». Belle leçon de philo pratique. Vous pouvez imaginer ce matin ma surprise de retrouver cette devise socratique deux jours après l’avoir utilisée ici-même dans ce journalet ! Vous vous doutez bien que je me suis empressé d’aller vérifier. Et bien Socrate a encore une fois raison : ce bar est effectivement très cool…

Puisque je vous parle graffiti, je me dois de vous avouer que j’ai moi aussi laissé quelque part un bref message.  En trois lignes. Juste une toute petite trace de mon passage sur le Chemin de l’existence avec ses bonheurs, avec ses douleurs.

Peut-être la lirez vous un jour…

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Brise légère

Les épis baissent la tête

Tous ensemble

 

 

 

Commentaires

  • Pauvres Kevins……….. :-))))))) cela me fait penser aux tags éphémères sur le parvis de Montmartre ! Merveilleux moment !!!!

    Bises

  • Pauvres Kevins……….. :-))))))) cela me fait penser aux tags éphémères sur le parvis de Montmartre ! Merveilleux moment !!!!

    Bises

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