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Jour 58. Bach en chemin.

Carrion de Los Condes - Terradillos de Los Templarios 27 km. Cumul : 1286 km.

Mon ombre et moi, ce matin, on faisait vraiment la paire. On avançait à pas de géants. Mes pieds découvraient les sandales numéro 4. Pensée émue, au passage, pour les numéro 1 abandonnées dans le gîte glauque de l’Isle-de-Noé (France). Je n’étais pas loin de pousser enfin mon cri de paix sur le Camino Frances pour la première fois. Mais un fucking de jeune américain qui marchait derrière moi s’est mis à téléphoner. Il me collait aux sandales, en plus. Je me suis retourné, lui ai fait un signe que je croyais international et compréhensible. Apparemment non puisque la conversation s’est prolongée. J’ai songé à être plus explicite, mais j’ai eu peur de l’être trop. Je m’en suis débarrassé au premier arrêt café (km 8).

Juste après j’ai été rejoint par un adorable jeune américain (Vince from Iowa et d’origines Philippines) qui de toute évidence voulait engager la conversation. On a parlé un long moment avant de dénouer notre lien éphémère. J’ai bien avancé, dans cette fameuse « meseta » qui n’a rien d’un terrible « désert » comme on présente cette partie du Camino entre Burgos et Léon. J’aime beaucoup les esthétiques de l’épure. Je crois qu’on l’a déjà compris. Là, je suis gâté par ces plaines immenses. Lignes droites sans fin, couleurs des champs  juxtaposées en damier, régularité des sillons tracés, et symphonie de nuages blancs par-dessus ces tableaux minimalistes. Ce sont pour moi quelques unes des plus belles étapes du Camino Frances.

A la seconde pause (km 17) j’ai fait le point sur mes pieds. Talon droit, ça va (est-ce grâce aux prières de Serge ou aux sandales numéro 4?), mais gros orteil gauche douloureux. Rien n’est jamais parfait. Je l’entoure de sparadrap et il faut repartir. J’ai envie de musique car un léger blues me gagne. Bizarrement mes écouteurs marchent mal. Je les enlève. Je laisse le tel dans la poche de ma veste Goretex et je monte le son. Ce sera aussi bien comme ça. Que choisir ? « Le Clavier bien tempéré « de Bach par Hélène Grimaud, ça devrait faire consensus sur le Chemin, non ? Personne ne m’a remercié mais je crois que tous les pèlerins-pèlerines qui m’ont dépassé ou accompagné ont apprécié.

Hier soir Serge le Français sdf aux prières qui soignent me racontait comment Dieu lui avait demandé de vivre sur le Chemin.

Mes écouteurs qui foirent c’était peut-être un signe de Dieu qui  me confiait une mission : offrir de la musique aux pèlerins. Alors demain je recommence.

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L’ombre du marcheur

Avance ce matin

A pas de géant

(En collaboration  avec Sarah G.)

 

Commentaires

  • Pas de Julien Doré?

  • Pas de Julien Doré?

  • Pas de Julien Doré?

  • Pas de Julien Doré?

  • Pas de Julien Doré?

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