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Jour 54. Les chemins minuscules.

Tardajos - Hontanas 21 km. Cumul ; 1200 km,

Je n’ai pas échappé à un petit sentiment de culpabilité quand je suis descendu du taxi qui m’a  extrait de Burgos en m’évitant la pénible sortie de la ville. 18€ pour 10km. Je me suis dépêché de sortir mon sac et mes bâtons du coffre avant que n’arrivent d’autres pèlerins partis du centre-ville.

Je n’ai plus eu que 21 km à faire pour rallier le pueblo de Hontanas et arriver à l’Albergue Santa Brigida, magnifique adresse qui prouve que même un dortoir collectif peut-être très beau et hyper bien conçu. C’est ma meilleure expérience de ce type depuis le départ. Et pour 13 € la nuit , le même prix que les chambrées sinistres où on entasse les pèlerins-pigeons comme des sardines dans une boîte sans huile…

 

Mais revenons à nos considérations éthiques. Dois-je justifier mes quelques dizaines de km faits en bus, voiture, train, sous l’alibi du « À chacun son Chemin » ? Je refuse cette excuse car elle peut justifier n’importe quel comportement et transformer le Chemin de Compostelle en grande foire au « je l’ai fait » en oubliant tout de même ce qui me paraît être le fondement d’un chemin de pèlerinage, même en version profane : l’effort, la durée, la sobriété. Ou au moins en tendant vers cela. Chacun s’arrange ensuite avec cette définition.,

Il ne s’agit pas de permettre à tout le monde d’aller à Saint-Jacques. Il s’agit pour ceux qui y vont d’accepter de faire certains efforts. J’avoue avoir un peu de mal avec tous ces sacs transportés chaque jour d’une étape à l’autre par des structures spécialisées. Mais j’ai fait la même chose pour des treks à l’étranger. Difficile de juger. Chacun voit midi à sa porte. L’éthique reste relative donc peu opératoire, surtout quand l’on sait qu’il suffit en Espagne d’avoir marché les 100 derniers km pour valider la « Compostella »…

Malgré cette relativité individuelle j’ai du mal aussi avec les mobylettes électriques (improprement appelées « vélos »). Je prévois  dans quelques années l’invasion du Camino Frances par ces deux-roues qui transporteront sans effort tous ceux qui veulent « faire » Compostelle.

Ce n’est pas « À chacun son Chemin » qu’il faut dire mais «  A chacun son chemin ». La minuscule est capitale. Tout le monde n’est pas capable de venir sur le Camino, mais chacun peut trouver un chemin à sa mesure. Je ne suis pas capable de « faire » l’Everest. Pas grave : j’ai gravi d’autres sommets. A chacun son Everest, mais pas forcément en Himalaya.

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Des deux côtés

Le même paysage

Le chemin tout droit

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Bravo pour: La minuscule est capitale. Je continue de vous lire, depuis le début, avec intérêt.

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