Ciruena - Belorado 30km. Cumul : 1128km.
Il était impossible de ne pas le remarquer. Soutane, chemise blanche, chapeau d’Indiana Jones, des bottines, et pourtant un sac à dos de marcheur et poncho de pluie. Rien de plus normal qu’un homme d’Eglise sur un chemin de pèlerinage, mais Compostelle ne propose pourtant pas beaucoup de pèlerins de ce type. Je marchais tranquille avec Frédéric et Martine quand il nous a dépassés à vive allure, marchant aux côtés d’une femme en tenue plus classique de marcheuse. Je l’ai pris en photo de dos (voir jour 49). J’étais loin de me douter de ce qui allait se passer ensuite…
Ciruena est une petite ville moche. Beaucoup de petits immeubles récents déjà usés, des zones vierges non entretenues. C’est donc là qu’hier après-midi (voir Jour 49) je me retrouvais au sens propre « à la rue », « re-full-é « par les deux auberges. Errant sous une pluie mauvaise j’aperçois soudain au bout d’une avenue… le drôle de pèlerin en soutane et son accompagnatrice ! Je cours, je les rattrape, je leur explique mon désarroi et ma situation. Ils me proposent immédiatement de les suivre dans un appartement où ils logent pour un soir.
Voilà comment j’ai dormi dans la même chambre que Mark, un prêtre australien de Brisbane qui dit la messe en latin, dort en short Nike avec un appareil pour les apnées du sommeil, aime le vin français et les cafés italiens (il a vécu dans ces deux pays).
Ça, je l’ai appris aujourd’hui puisqu’après un départ collectif à 4h30 ils sont partis devant ( « God bless You ») mais je les ai retrouvés à l’étape. Cette fois c’est eux qui cherchaient un hébergement ! On a déjeuné ensemble et le prêtre intégriste moderne bon vivant a trouvé une solution dans un couvent.
Chaque jour il doit dire la messe. Hier soir j’ai prié avec eux. En latin sur son iPad. Alléluia !
Décidément, et comme prévu, j’en aurais fait de drôles de rencontres sur ce Camino !
Ce matin, marchant à la lumière de ma frontale sur les pistes entre les champs de céréales plongés dans l’obscurité, je pensais à Joseph et Marie refoulés de toutes les auberges de Bethléem.
Ce soir j’ai assisté à un bout de messe dans l’église locale. Lecture d’Evangile :(« Palabra del Señor »). Ce petit « Jésus » né dans une étable, s’il revenait parmi nous, que penserait-il de tout cet or dans ces églises ? Que penserait-il des pillages d’Eldorado et du sang des indigènes convertis en Amérique du Sud ? Jésus reviens ! Et dis-leur à quel point ils t’ont trahi !
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Pèlerins nous passons
Dans un paysage
Impassible
Commentaires
Alleluia ! Dieu ne t'a pas abandonné ! Mais tu ne nous parles pas beaucoup de l'accompagnatrice .....Elle est aussi australienne ? Avec son appareil pour apnée, le sac du prêtre doit peser lourd....le pauvre !
Le nombre de personnes sur le chemin
coucou Yves, nous profitons pour quelques jours de notre résidence principale, avec un temps mitigé, alors que nos enfants sont sous la pluie, et les sommets enneigés. Nous sommes toujours avec toi, et t'encourageons chaque jour ! bravo Yves, bonne continuation, et gros bisous.
Vraiment passionnant ce camino !!!
Et encore bravo Yves pour ta persévérance , ton humour et tes talents de conteurs !!!!!!
Hou la la ! Ça se complique avec ton curé et sa copine, méfie toi qu’ils ne te demandent pas de vous mettre en rond à la queue leu leu pour forme la couronne des pines!!! En attendant la suites de tes savoureuses aventures!!!