Jour 46. En plein dans le mille.

Puente La Reina - Ayegui 25 km. Cumul : 1011 km.

Bien sûr aujourd’hui le meilleur moment de ma journée a été le passage d’une sorte de « frontière » : le millième kilomètre de marche depuis mon départ le 25 mars. Bernard (le guérisseur) a fait la photo souvenir. Elle vous permet de découvrir (c’est rare !) en pied le « pèlerin aux sandales » et sa barbe de 46 jours, dans une rue de Lorca (oui, comme le poète !). Paulo le sarde était là avec son beau sourire et un vrai « coup de chapeau » pour célébrer le passage de ce cap symbolique. Et pour l’occasion le schtroumph marcheur est ressorti du sac parce qu’après tout lui aussi il a fait 1000 km ! (Retrouvez-le sur Instagram, lien en haut).

A part ça… cette première journée sur le Camino Frances a évidemment confirmé que rien n’est plus comme sur mes chers chemins d’Arles et d’Aragon… Certes on peut s’isoler parfois du flot des marcheurs mais l’adaptation va être difficile, et moralement il va falloir me blinder surtout quand on se retrouve comme ce soir dans un dortoir installé dans un gymnase où on a été « accueilli «  par un rustre très désagréable, qu’un groupe d’Italiens ne cesse de parler fort sans aucune gêne, et que le « repas du pèlerin » a été déplorable.

Oui, heureusement, j’ai derrière moi 1000 kilomètres de bons souvenirs.

C’est assez pour faire un beau Camino. On ne m’enlèvera pas cette victoire aux mille bornes et ces 45 jours de plénitude (difficultés et douleurs comprises).

Mon ami occitan du Larzac, Jean-Luc, érudit, me rappelle que le nombre « mil » était au Moyen-Âge synonyme de peur, de passage vers l’inconnu, et que les pèlerins probablement n’y échappaient pas. C’est vers cet inconnu que j’avance, mais je vous rassure : sans peur.

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Pour fêter mes mille bornes

Les hirondelles

Improvisent un ballet