Jour 45. Les fils tendus.

Monreal - Puente la Reina 32 km. Cumul : 986 km.

Bim. 32 km. Avec un seul stop au km 15. Mes talons se remanifestent. Normal. Faut pas exagérer.,Cela dit je n’avais pas le choix. Je devais être aujourd’hui à Puente la Reina, le fameux point de rencontre avec le Camino Frances venu de Saint-Jean  Pied-de-Port. Je redoutais cette arrivée. C’est moins terrible que prévu. La ville n’est pas envahie par les pèlerins et l’auberge où j’ai réservé n’est pas bondée. En revanche le changement d’atmosphère est flagrant.  Ici c’est un peu le « Chamonix » du chemin de Compostelle. A l’auberge, des « pèlerins-randonneurs » de tous âges, de toutes provenances. Beaucoup d’anglophones et d’asiatiques. A table ce soir, six nationalités différentes. Beaucoup de jeunes. C’est vraiment un autre chemin qui commence.

 

J’ai pris ma décision. Je ne change rien. Je sais que les chemins « del norte » ou « primitivo » sont certainement plus beaux, plus exigeants, moins fréquentés. Mais je ne veux pas improviser. Je n’en ai peut-être pas la force mentale. Mister P. a ses limites…

Alors va pour le « Frances », comme prévu. Je ferai avec. Les chemins du Nord m’attendront. Je les arpenterai un jour. Peut-être pas en solitaire.

En fait, ce qui m’a déterminé finalement ce sont les petits papiers accrochés sur des fils tendus au plafond de mon salon…

Mon aimante m’avait fait la surprise la veille de mon départ. Sur ces fils une étape sur chaque fiche, et les kilomètres parcourus. C’est cet engagement que j’ai pris. Mes amis sont venus sous ces fils me souhaiter un bon chemin, mes petitous ont joué dessous… Je veux aller de fiche en fiche, cheminer comme un funambule sur ces fils amoureusement tendus, et aller jusqu’au bout. Qu’importe les déceptions éventuelles. Les désenchantements font partie du Chemin, comme dans la vie. Je veux seulement revenir et pouvoir dire sous ces petits bouts de papier : je l’avais dit, je l’ai fait.

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Petit papillon blanc

Viens avec moi

Sur le Camino Frances !