Jour 44. Dès l’aube.

Sanguesa - Monreal 28 km. Cumul : 954 km.

Cette fois j’ai pris les devants. La blessure narcissique d’hier a réveillé mon côté warrior. Parti le premier, dès l’aube, avec Manuel qui a pris une variante, j’ai tracé tout seul 18km non stop, passant notamment au pied des crêtes où s’alignent des éoliennes, très nombreuses ici. A Izco j’ai fait un arrêt rapide pour changement de chaussettes et petit ravito (un demi sandwich acheté hier) avant de repartir pour 10 km et arriver à 12h30 au refuge pèlerins. Le premier, évidemment. Ego oblige. L’auberge pour moi tout seul ! J’ai eu le choix entre 20 lits dans le dortoir avant qu’arrivent mes compagnons.

 

Cela a eu le mérite de me rassurer sur mes capacités à « bouffer » du kilomètre, ce qui sera inévitable si je reste sur le Camino Frances. Si je ressens toujours une douleur après 20km, mes talons vont tout de même mieux. En tout cas aujourd’hui je n’ai jamais ralenti l’allure. Grâce à qui, quoi ?

Une « accoutumance » ? Le gel anti-inflammatoire ? Les soins de Bernard le « guérisseur qui parle aux anges »? Une « pensée (positive) qui agit «  ? Je ne sais pas, un peu de tout sûrement. Ce que je sais c’est qu’aujourd’hui j’ai marché 28 km avec 600m de dénivelé en 6h, arrêt compris, sans souffrir particulièrement. Cette (demie) journée au pas de course n’est pas seulement une satisfaction pour mon ego toujours présent. Elle me permet d’envisager la suite plus sereinement. J’ai retrouvé un sentiment de plénitude physique que j’avais un peu oublié. Vous vous doutez bien que Mister P., lui aussi, s’en réjouit…

Il me reste maintenant à prendre la décision pour la suite du Chemin. Ce n’est pas simple. Mais il est bon de pouvoir le faire en ayant retrouvé l’intégralité de mes qualités de marcheur. C’est rassurant. 

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Vanité

J’ai marché trop vite

Pour faire un haiku