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Jour 36. La prière de Mirko.

Oloron Sainte-Marie - Sarrance 21 km. Cumul : 769 km.

Dans les derniers kilomètres de l’étape du jour, le chemin longe le Gave d’Aspe. La végétation de fougères, mousses, et arbres aux branches enlacées comme des lianes fait  songer à une forêt tropicale. Très étroit, le sentier surplombe la rivière et il faut vraiment faire attention au sol glissant en ce jour encore très pluvieux. J’y ai retrouvé la sensation de la marche en montagne, et c’était très agréable de voir mon corps reprendre immédiatement ses habitudes.

Un peu comme si je me retrouvais chez moi. J’étais comme un jeune animal dont on lâche la bride. Mais la bride est là tout de même, hélas, et mes talons restent mon talon d’Achille. Que faire ? Une prière ?

Ce soir je suis dans le monastère de Sarrance, de l’ordre de Prémontré. Petit cloître. Grande table en bois dans la salle commune pour les pèlerins. Je m’y suis senti bien tout de suite. Ces étapes, la variété des hébergements, font décidément beaucoup dans le plaisir du Chemin. Je suis allé aux Vêpres avant le repas puis aux Complies après. C’était encore une fois l’occasion de vivre des expériences de prière. J’ai trouvé le décor (l’Eglise) trop pesant. Trop de dorures, trop de fresques, trop de tout. Les textes aussi sont parfois difficiles à recevoir. Mais la prière est une bonne intention et je ne doute pas du sincère engagement de ces frères de foi rassemblés dans cette petite communauté.

Ce matin, en traversant un petit village, j’ai rencontré Mirko. Il m’a demandé comment se passait cette journée de marche sous la pluie. On a parlé quelques minutes. Il est slovène, il vit ici, dans la vallée d’Aspe, depuis très longtemps. Grand voyageur et baroudeur, il a choisi de poser son sac.  Il n’est jamais allé à Compostelle. M’interrogeant sur mes motivations je lui ai présenté Mister P. (voir Jour 23).  Il lui a souhaité un bon chemin avec une telle gentillesse dans la voix et le regard, avec une telle qualité d’intention, de telles bonnes vibrations, la main sur le cœur, que Mister P. n’a pu s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux. Les mots de Mirko, c’était une prière.

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Elle semble surprise

Que je la photographie

La belle vache

(voir sur Instagram, lien en haut).

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