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Jour 31. Une journée bien remplie.

Monlezun - Maubourguet 26 km. Cumul : 667 km.

De bon matin il est alerte le pas du pèlerin qui sautillerait presque comme un jeune chevreuil. Après 26 km, l’allure n’est plus la même. Le chevreuil bondissant est devenu un pachyderme qui traîne la patte.

Heureusement que Dominique (gîte Le Pépic) m’a amené ce matin à Monlezun, m’épargnant 6 km de plus qui m’auraient transformé en tortue dépressive à l’arrivée à Maubourguet (beau gîte « Le paradis caché »). Mais la journée, bien sûr, ne se résume pas à la distance parcourue ou à la tenace douleur au talon qui revient au bout de 20km. Il y a tant de choses vécues dans la journée d’un pèlerin sur ce chemin…

  1. Avant de me quitter Dominique, qui est aussi masseuse aryuvedique, conseille à Mister P. de faire un séjour en Inde pour se soigner. Il ira.

A Marciac, devant la belle Chapelle de ND de La Croix, un employé municipal admet lui aussi que « c’est dommage » que les églises soient fermées. A Marciac encore, je découvre la statue d’un joueur de jazz, forcément.

Mais aussi… Les champs labourés traversés par le GR. Les rampes d’arrosage sur leurs gros pneus. Les chemins d’herbe épaisse, coupée, mouillée. Les ornières de boue, tapissées de feuilles, les traces de roues de tracteur. Les montées raides, les descentes abruptes. Les carrefours de petites routes. Les jardins soignés, les hangars en ruine. La pause adossée à une croix de bois. Le clocher en pierre de l’église d’Auriébat qui vue de loin ressemble à une fusée sur sa rampe de lancement.

Et puis, dans les derniers kilomètres, quand le pas se fait pachydermique, le jeune berger qui entraîne avec sa grosse voix sa jeune chienne à maîtriser le troupeau de 320 brebis « de race tarasconnaise croisée montagne noire ». Je filme. Je m’avance. Avec nos accents, lui sud-ouest, moi sud-est, on papote un moment, on parle rugby (Antoine Dupont évidemment) et foot (OM évidemment). On parle du pays. On est en Hautes-Pyrénées ici ! Lui, il a été professionnel de rugby, pilier à Colomiers. Elle, c’est une border croisée berger australien. Ce mec dégage une telle immédiate sympathie que j’aimerais tout de suite être son ami. J’espère qu’il se souviendra de ce « marseillais » qui venait à pied depuis Aix-en-Provence…

Oui, vraiment, jusqu’au bout, la journée a été bien remplie. Sans parler de petit papillon blanc !

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Petit papillon blanc

C’est gentil de m’attendre

Dans la montée

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Tu forces l'admiration , d'autant plus que le récit est imprégné de sensations, réflexions, que permet la marche sur ce long chemin.
    Salut pèlerin !

  • J'ai l'impression de faire le chemin avec toi tellement c'est vivant, rempli de profondes sensations qui viennent du dedans.
    Il y a deux choses en nous : L'Amour et la solitude. Elles sont reliées entre elles par une porte étroite. Écrivant, on va de l'une à l'autre, incessamment (Christian Bobin )
    Un grand Hug Dominique

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