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Jour 28. Quand on arrive en ville.

Aubiet - Auch 25 km. Cumul : 598 km.

La journée avait bien commencé. En forme, mon ombre et moi nous avons cheminé tout le matin au milieu des champs, des fermes, des petites routes, dans ce territoire très agricole de la Haute Gascogne. Les fleurs envahissaient les talus, les fossés, les chemins. Le pas était alerte et le talon muet.

Et puis à partir de Montegut le GR a commencé à se contorsionner pour passer sous une autoroute ou feinter avec diverses obligations urbaines. Je croyais être arrivé mais je n’étais que dans l’une de ces zones intermédiaires qui ne sont plus la campagne et pas encore la ville. Pas la banlieue, pas d’habitations. Une part de territoire où l’on concentre des « activités ».

J’avais oublié que Auch n’est pas un village.

Cette fin d’étape me rappela la réalité que j’avais fui à Montpellier et Toulouse en prenant des transports urbains. L’arrivée dans les villes, même moyennes, est pénible pour le marcheur. Ces zones d’activités, tertiaires ou commerciales,  ou  les banlieues quand il y en a, sont rudes à encaisser par le pèlerin en quête de beauté et de sérénité. Mais le Chemin est ainsi fait. On ne marche pas dans un territoire virtuel. Et d’ailleurs je trouve parfois intéressant de découvrir à pied cette périurbanité. C’est ce que j’avais aimé par exemple dans le GR2013.

Aujourd’hui j’avoue avoir eu du mal, en fin de parcours, dans une chaleur presque estivale, pour atteindre le centre d’Auch et sa magnifique cathédrale. Si l’endurance est indispensable au marcheur, la patience et l’acceptation sont aussi des vertus cardinales pour le pèlerin qui veut aller loin. Il faut savoir parfois baisser la tête, supporter le poids du sac, et laisser passer certains kilomètres sans en attendre d’autre récompense que la distance parcourue vers le but final. 

Certes je n’oublie pas que nature n’a pas le monopole de la beauté. Je ne suis pas insensible à la beauté singulière des choses industrielles, artificielles comme le sont aussi les œuvres. Mais ô qu’elles étaient jolies les fleurs sur le talus, celles que l’automobiliste n’a pas pu voir…

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Une allée de pâquerettes

Haie d’honneur

Pour le pèlerin

Commentaires

  • En géographie certains nomment cela des «  non lieux »; Télérama titrait il y a quelques années «  la France moche « ; tu fais décidément de la géographie en marchant ! Approche des territoires « tessonesque :-))))))

  • Bleu du ciel de Provence ? bleu de Klint? bleu lavande ? Aix en P. t’accompagne

  • Bravo Yves. Je te souhaite une belle et bonne route !

  • Bravo Yves. Je te souhaite une belle et bonne route !

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